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8 mars 2023
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Ouvrières textiles: élus et ONG alertent sur le coût humain de la fast-fashion

Publié le
8 mars 2023

A l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, Le Monde publie la tribune d’un collectif d’élus et d’associations alertant sur le coût humain de la logique de fast-fashion. Un coût surtout payé par les femmes ouvrières soumises à la pression sur les coûts et délais de production.


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Près de 80% des travailleurs textiles dans le monde seraient des femmes. Aux armées de petites mains alignées dans de grandes usines, souvent soumises aux heures supplémentaires imposées et non rémunérées, la tribune entend y associer une autre, grandissante et également problématique: ces ouvrières travaillant chez elles les finitions des produits, payées à la pièce, sans contrat ni protection. Une relation de la mode à la femme bien loin de la notion d’émancipation que de grands noms comme Coco Chanel avaient permis jadis d’associer à cette industrie.

“Il est pour ainsi dire impossible d’établir des relations avec des syndicats pour faire valoir leurs droits”, indique la tribune. “Cette précarité s’inscrit dans la logique des pratiques commerciales de la fast fashion qui rend l’ouvrière corvéable, esclave d’une industrie qui s’engraisse et bafoue les droits humains d’une population en situation de vulnérabilité.”.

Signée par des élus socialistes, insoumis et écologistes dont Manon Aubrey, Pierre Larrouturou, et Aurélie Trouvé, la tribune est notamment co-écrite par Aurélie Chevrillon (Max Havelaar France), Catherine Dariance (Fashion Revolution France), Eloïse Moigno (SlowWeAre), Khaled Gaiji (Amies de la Terre France), et Arielle Levy (Un autre Monde est Possible). Mais également Isabelle Cabrita (Good Gang Paris), Audrey Millet (“Le Livre Noir de la Mode”), et Flora Ghebali (“Ma Génération va changer le Futur”).

Le texte est publié à l’heure où Bruxelles planche sur sa version du devoir de vigilance des entreprises. “Or la proposition de textile est complètement aveugle au genre, comme le dénoncent plus de 24 ONG et syndicats”, pointent les signataires. Qui mettent par ailleurs en avant la pétition “Good Clothes, Fair Pay”, qui entend atteindre le million de signatures pour amener l’Union européenne à imposer un salaire minimum de substance pour les ouvrières et ouvriers textiles.


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Le devoir de diligence dans la mode a récemment été au coeur de deux jours de conférence organisé par l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques). Une rassemblement d’ONG, industriels et instances étatiques qui, faute de solutions, a permis d’identifier les nombreux freins posés à l’encadrement de la responsabilité des marques et fournisseurs (lire notre article dédié).
 

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