Emilie-Alice Fabrizi
18 déc. 2008
Palmarès des marques de luxe les plus performantes
Emilie-Alice Fabrizi
18 déc. 2008
L’agence de conseil en création de marques Interbrand vient de révéler son palmarès des quinze marques de luxe les plus performantes dans le monde. Comme l’on pouvait s’y attendre, Louis Vuitton trône à la première place avec une valorisation estimée à 16,718 milliards d’euros, devançant de plus de 10 milliards d’euros Gucci, arrivé en seconde position avec une valeur de 6,388 milliards d’euros.
Outre les chiffres et résultats financiers des différentes maisons en lice, l'agence a pris en compte deux critères plus qualitatifs. Elle s'est fondée d'une part sur le potentiel d'attraction de la marque, à travers son nom, son image ou encore son offre, et d'autre part sur sa politique clients, notamment les stratégies de fidélisation, ou encore les services annexes.
Il apparaît donc que dans la mode comme dans le luxe, la France et l’Italie sont deux pays fertiles, confirmant leur place de leader. Onze des quinze marques en sont originaires, dont cinq qui battent pavillon tricolore. Chanel, évaluée à 4,918 milliards d’euros, siège à la troisième place, suivie du Suisse Rolex avec 3,836 milliards d’euros. Une valorisation assise en grande partie sur le capital-émotion dont disposent ces marques vis-à-vis de la clientèle.
Viennent ensuite Hermès (3,541 Md€) puis Cartier (3,278 Md€), des maisons qui entretiennent sans relâche le critère de l’exclusif. L’exemple le plus flagrant étant celui des sacs Kelly d’Hermès dont la production se fait toujours au compte-goutte. Dior est enfin la dernière marque française à figurer dans le classement, occupant la douzième place avec une estimation donnée à 1,578 milliard d’euros.
L’Italie confirme pour sa part sa vocation mode. Exceptions faites de Chanel, Burberry assis à la onzième place (2,542 Md€) et Dior, la péninsule rayonne comme de coutume par ses marques d’habillement. En huitième position, on trouve Prada (2,775 Md€) ; Zegna (633 M€) et Ferragamo (559 M€) fermant le tableau avec respectivement les quatorzième et quinzième places. Le constructeur automobile Ferrari, le seul du secteur à recevoir les galons du luxe, siège en neuvième position avec une valorisation de 2,730 milliards d’euros.
Si globalement les marques d’habillement se taillent la part du lion dans le classement, le secteur de l’horlogerie et de la joaillerie n’est pas en reste. Selon l’agence, la valorisation de ces maisons repose surtout sur l’intemporalité et la durée de leurs produits. Prenant en exemple Rolex, dont les garde-temps se transmettent de générations en générations. Outre l’horloger suisse et Cartier déjà cités, Tiffany & Co (3,257 Md€), la seule marque américaine du palmarès, se hisse à la septième place, juste après le joaillier des Rois. Viennent ensuite Bulgari (dixième avec 2,577 Md€) et Patek Philippe (treizième avec 855 M€).
Pour certaines maisons telles que Bulgari, Dior ou même Gucci, l’agence attire l’attention sur le « brandstreching » qu’elles pratiquent. Un terme que l’on peut traduire par « l’extension du territoire de marque ». Et à celles qui étoffent leur univers de manière cohérente, Interbrand pointe les risques inhérents à la multiplication de la méthode. En effet, si elle peut être un facteur de croissance, permettant à la marque de conquérir de nouveaux marchés, le danger existe de voir l’image se diluer. Pire, de perdre son caractère « sacré », illustrant le propos avec Armani qui décline son style de l’habillement à la maison, en passant par les hôtels, les restaurants et récemment l 'équipement de cuisine.
Pour 2009, l’agence nuance ses prévisions. Car si le luxe résiste mieux à la crise que d’autres secteurs, il n’en est pas moins touché. Et selon certains observateurs, elle serait peut-être l’occasion de réaffirmer les « vrais » codes du luxe.
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