Publicités
Par
AFP
Publié le
26 nov. 2008
Temps de lecture
3 minutes
Télécharger
Télécharger l'article
Imprimer
Taille du texte

Par temps de crise, certaines marques de luxe misent sur la Chine

Par
AFP
Publié le
26 nov. 2008

PEKIN, 26 nov 2008 (AFP) - Katidja Valy a arpenté sept pays depuis deux mois pour y vendre ses montres suisses, extrêmement chères, mais aujourd'hui, seul le marché chinois lui paraît prometteur.

Hors de Chine, vendre ces montres comprenant des pièces d'acier récupérées sur l'épave du Titanic semble une mission quasi-impossible en ces temps de crise financière. Pas dans le géant asiatique.

"Dans certains pays, on ne croit plus en l'avenir. Ce n'est pas le cas ici. Tout le monde veut faire des affaires", explique Katidja Valy, directeur de la communication de la maison horlogère Romain Jerome.

"Cela peut changer demain, mais je ne sens pas l'impact de la crise financière sur mes marques ou sur mes interlocuteurs", ajoute-t-il.

L'horloger a donc choisi d'exposer les pièces de sa collection "Titanic-DNA" durant le salon Top Essence récemment organisé à Pékin, un événement qui a attiré d'autres grands noms du luxe, comme le cognac X.O ou le constructeur automobile Bentley.

Pourtant, malgré la présence dans le public d'acteurs chinois et autres célébrités, certains participants ont des ambitions plus modestes que par le passé.

"Les temps sont durs depuis octobre, à cause de la crise financière", dit Zhao Qianying, un responsable du marketing chez Mercedes Benz.

"Mais je pense qu'il ne s'agit que d'un phénomène provisoire. En général, les prévisions pour Pékin sont bonnes et l'année prochaine pourrait être une bonne année pour le luxe", tempère-t-il.

Acheteur ou pas, le public est venu à peu près aussi nombreux que l'an passé. Quelque 10 000 personnes se sont acquittées des 150 yuans (17 euros) de l'entrée, selon les médias.

Li Jingge, cadre dans une société technologique, n'est pas venu en simple badaud: "Je cherche une voiture, un modèle que j'aime. Ca, c'est important, pas l'argent", dit Li qui, toutefois, ne veut pas révéler son salaire annuel.

Les consommateurs potentiels sont-ils nombreux ? Jessica Liu, qui travaille dans la publicité, en doute. "J'ai l'impression que la plupart sont venus en curieux, pour faire du lèche-vitrines et pas vraiment pour acheter", indique cette femme cadre qui elle-même visite le salon avant tout pour se tenir au courant des dernières tendances.

Malgré tout, la Chine, aux yeux des professionnels du luxe, pourrait être le sauveur d'un secteur en péril.

"Regardez ces très, très, nombreuses marques qui ont pris un choc aux États-unis : elles investissent en Chine en ce moment. Les grands noms qui ont trop de stocks doivent s'intéresser à ce pays", estime M. Valy.

Reste à savoir s'ils ont raison. Certes, le marché du luxe a connu une croissance annuelle de 20 à 30 % ces dernières années mais, pour l'avenir proche, les prévisions sont moins optimistes.

La fortune des 40 personnes les plus riches de Chine a fondu de 57 % au cours de l'année écoulée, selon le classement publié en octobre par le magazine américain Forbes.

L'économie chinoise, elle-même, ralentit rapidement. En 2009, la croissance pourrait ne pas dépasser 7,5 %, selon la Banque mondiale, un rythme qu'envieraient les pays industrialisés luttant contre la récession, mais qui fait piètre figure au regard des 11,9 % enregistrés l'an dernier.

"La consommation du luxe va certainement être affectée par la crise mondiale", indiquait récemment Liu Zheng, un analyste de ce segment, au China Daily.

"Les études ont montré que bon nombre d'acheteurs de produits de luxe sont de jeunes employés de bureau, dont le pouvoir d'achat pour ce type d'articles est extrêmement instable", a-t-il souligné.

Par Peter HARMSEN

Tous droits de reproduction et de représentation réservés.
© 2024 Agence France-Presse
Toutes les informations reproduites dans cette rubrique (ou sur cette page selon le cas) sont protégées par des droits de propriété intellectuelle détenus par l'AFP. Par conséquent, aucune de ces informations ne peut être reproduite, modifiée, rediffusée, traduite, exploitée commercialement ou réutilisée de quelque manière que ce soit sans l'accord préalable écrit de l'AFP. L'AFP ne pourra être tenue pour responsable des délais, erreurs, omissions qui ne peuvent être exclus, ni des conséquences des actions ou transactions effectuées sur la base de ces informations.