Parfumerie : La rose de mai, star du circuit court

Auteur :

Sarah Ahssen

Publié le
2 mai 2022

Ce lundi 2 mai, Parfums Christian Dior lance Miss Dior Rose Essence, une fragrance millésimée à la manière d’un grand cru, qui distille la totalité de la récolte annuelle des roses de mai du Domaine de Manon, un producteur de fleurs à parfums qui s’épanouit depuis quatre générations dans le pays grassois.

Car depuis 2006, la maison Dior, propriété du groupe LVMH, s’ancre dans le territoire de Grasse, pays du parfum, en s’appuyant sur des partenariats avec des cultivateurs et cultivatrices. "A Grasse, les 15 hectares des plantations de fleurs réservées à Dior emploient treize personnes à l’année et jusqu’à 50 saisonniers lors de la cueillette au pic de floraison. Cette activité a permis de redynamiser économiquement le pays grassois en servant de modèle à d’autres cultivateurs de fleurs qui se sont implantés à leur suite", indique Dior dans une communication officielle.

Ainsi, depuis 16 ans  et sous l'impulsion de François Demachy, parfumeur-créateur de Dior, le Domaine de Manon dirigé par Carole Biancalana, réserve à la maison Christian Dior l’intégralité des récoltes des trois hectares de roses de mai et de jasmin grandiflorum de son domaine. Mais c’est la toute première fois que la totalité de la sa récolte annuelle de roses de mai sera dédiée à un parfum : Miss Dior Rose Essence.

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La rose de mai, ou rose centifolia, se récolte délicatement de mai à mi-juin exclusivement le matin au moment où elle est fraîchement éclose et ses molécules odorantes. La distillation, étape qui transforme la fleur fraîche en essence d’absolu, doit quant-à-elle s’effectuer rapidement pour éviter la perte de qualité. Ainsi année après année, le millésime Miss Dior Rose Essence, qui sera vendu 170 euros, devrait refléter les singularités de chaque récolte.

Au mois d’avril Lancôme a de son côté lancé une nouvelle version de sa fragrance phare, La Vie est Belle, baptisée La vie est Belle Domaine de la Rose (99 euros, les 30 ml). Signée par Dominique Ropion et Anne Flipo (IFF), créateurs de l’eau de parfum originelle, elle a pour ingrédient phare la rose de mai, une rose cultivée au Domaine de la Rose, un domaine de quatre hectares certifié Ecocert acquis par Lancôme en 2020.

Dans ce lieu, récemment officiellement inauguré, situé dans le pays de Grasse, Lancôme cultive une diversité d’espèces de roses et de fleurs à parfum en agriculture biologique.

"Écrin d’exception pour la fleur emblématique de la maison, le Domaine de la Rose Lancôme ambitionne à terme d’utiliser toutes les parties du rosier, de la fleur au pétale jusqu’à la tige ou encore la racine pour développer de nouveaux ingrédients actifs et d’atteindre un objectif « zéro déchet ", indique Lancôme qui s’épanouit dans la division luxe du groupe L’Oréal.

Le 9 mai Lancôme lancera également Mille et une Roses (188 euros, les 100 ml). Une fragrance présentée comme le premier parfum naturel de Lancôme composé à 97 % d’ingrédients naturels. Imaginée par la parfumeuse Louise Turner la senteur comporte notamment la rose de mai cultivée au Domaine de la Rose de Lancôme.

Pour concocter, pour ne citer que lui, son mythique N°5, la maison Chanel travaille de son côté depuis plus de 40 ans avec la famille Mul, des producteurs de plantes à parfums implantés depuis cinq générations à Pégomas.

"La particularité de l’exploitation Mul dans le bassin grassois est que c’est la seule exploitation qui couvre l’ensemble de la filière, c’est-à-dire de la fleur au parfum: avec 20 hectares de fleurs à parfums  (rose de mai, jasmin de grasse, iris , tubéreuse, géranium rosat ) et  une usine  d’extraction au cœur de l’exploitation. Les fleurs sont ainsi traitées en temps réel pour éviter qu’elles subissent un choc oxydatif,  elles perdraient de leurs qualités olfactives au cour d’un trajet », indique pour sa part la maison Chanel.