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6 mars 2022
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Paris, la vie en rose de Valentino et le total black d’Ann Demeulemeester

Publié le
6 mars 2022

Après deux ans de pandémie, les couturiers reviennent aux fondamentaux et vont à l’essentiel, à commencer par les total looks, qui passent part une attention toute particulière autour de la palette choisie pour leurs collections. Ce week-end, deux maisons, notamment, ont poussé à l’extrême le concept du monobloc de couleur sur les podiums de la Fashion Week de Paris, dédiée au prêt-à-porter féminin de l’automne-hiver 2022/23.
 

Valentino, automne-hiver 2022/23 - DR


Dans un geste fort, Valentino décline toute sa garde-robe dans une seule et unique teinte (à l’exception des looks noirs terminant le défilé): un rose bonbon. Comme si un énorme pot de peinture s’était déversé dans le studio, colorant sur son passage tout en fluo, vêtements, collants, gants, chaussures, sacs, bijoux… Y compris l’espace du Carreau du Temple, accueillant le défilé, transformé en énorme boîte rose.

"Ce rose a été la première teinte à laquelle j’ai pensé car il a toujours été présent dans mes collections. Il ne s’agit pas d’un style girly, mais de partir d’une base monochrome pour changer la perception du regard. Lorsque tout est de la même couleur, on s’attache davantage aux détails, volumes, proportions et coupes. On ne distinguent pas les genres, mais on voit les vraies personnes", indique le directeur artistique Pierpaolo Piccioli dans une conférence improvisée à la fin du show, révélant que cette teinte baptisée Pink PP devrait intégrer le catalogue Pantone.

Pour cette collection, il s'est inspiré pêle-mêle d’un caléidoscope d’images, dont il a voulu capter la beauté. Des clichés de David Bowie à un portrait d’Audrey Hepburn en passant par les peintures de Piero della Francesca et les fentes de Lucio Fontana. "J’ai pensé à Fontana avec sa manière de couper les toiles et son travail sur la monochromie. Je voulais ce moment de réflexion, de calme, lorsque tout est encore suspendu. Utiliser cette seule et même couleur était une manière de fixer la beauté du moment. Tout est comme suspendu dans cette couleur, de même que j’ai éprouvé le besoin d’étirer la silhouette, de travailler sur la verticale, toujours dans cette idée de suspension", explique-t-il.
 
De fait, les mannequins se dressent sur de vertigineux talons et plateformes, les bras et les jambes comme peints de rose via collants et longs gants. Elles alternent tenues courtes (mini robes, petits tailleurs, maxi T-shirt à paillettes transformé en micro-tunique) et longues (amples manteaux à traîne, robes de soirée, etc.). Les coupes sont tour à tour nettes et précises, notamment dans les encolures qui suivent avec précision la courbe des seins, ou plus flous dans de grandes robes en fine maille, des ensembles en soie et taffetas ou des corsages en tulle transparents brodés de fleurs, mais aussi plus fluides, en particulier via des combinaisons, des salopettes à paillettes, des survêtements et autres costumes pantalons confortables.

Ann Demeulemeester, automne-hiver 2022/23 - © PixelFormula

 

Hiver glacial  chez Ann Demeulemeester

Ann Demeulemeester imagine à l'inverse un hiver glacial. La marque compose toute sa collection autour de la longueur et d’une pièce maîtresse : le manteau. Il habille, il protège, il enveloppe. Il couvre le corps tout du long jusqu’aux pieds, effleurant le sol. En feutre, épais drap de laine, cuir froissé ou laine peignée, il se décline en capote, manteau droit ou croisé, avec ou sans col. Mais aussi en caban, veste, perfecto et même gilets emprunté au costume trois pièces, sans manches, qui tombe jusqu’aux pieds.

Ce maxi manteau allonge la silhouette, prenant des airs de soutane de curé ou de cache-poussière de cowboy solitaire, rehaussé par un chapeau en feutre noir couvrant le regard. Des tennis blanches et chaussettes noires montantes définissent les looks, tous noirs ou gris, éclairés de temps à autre par des cols en coton blanc amovibles.
 
Les robes droites au profond décolleté en V et les jupes en panne de laine, fendues derrière, sont tout aussi longues. Des costumes amples aux vestes descendant jusqu’aux cuisses s'ajoutent à cette garde-robe, tandis que pour le soir femmes et hommes revêtent des manteaux scintillants.
 
Au premier rang, la fondatrice Ann Demeulemeester assiste au défilé de la maison, qui a été rachetée en 2020 par l’entrepreneur italien Claudio Antonioli. Elle ne souhaite pas s’exprimer. Elle se retranche juste derrière un "je suis très contente" à propos du nouveau chapitre entamé par la marque.

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