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Publié le
8 juin 2010
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Pas d'extension de l'ouverture des commerce le dimanche à Paris

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AFP
Publié le
8 juin 2010

Paris a dit non lundi à l'extension de l'ouverture des commerces le dimanche, afin ne pas céder à la "valeur suprême de la consommation", dixit Bertrand Delanoë, refus dans lequel la droite a vu un combat d'arrière-garde allant contre l'emploi.


Le maire de Paris Bertrand Delanoë, lors d'un débat, le 26 septembre 2009 à Paris - © 2010 AFP - Patrick Kovarik


"Voulons-nous un monde où la valeur suprême soit la consommation ? Ou un monde qui laisse sa part au silence, à l'intimité, à la culture, à la vie privée, familiale, intellectuelle ou spirituelle ?", a lancé le maire socialiste devant son conseil municipal.

Etait en débat l'application d'une loi de juillet 2009, autorisant les maires à proposer des extensions d'ouverture. La capitale, dans un premier temps exclue du processus, y avait été rétablie par le Conseil constitutionnel.

Actuellement, les commerces peuvent ouvrir le dimanche dans deux types de zones: zones touristiques (7 à Paris, dont les Champs-Elysées) où le travail dominical peut s'imposer sans ajustement de salaire et "périmètres d'usage de consommation exceptionnelle" (PUCE) qui prévoient des salaires réévalués.

Alors que Nicolas Sarkozy avait souhaité que toute la capitale devienne zone touristique, le Conseil de Paris a décidé de ne pas étendre ces zones.

Il a même voté en faveur de leur transformation en PUCE, la décision revenant toutefois au préfet de région.

Pour se prononcer, le maire s'est également appuyé sur les travaux d'une commissions ad hoc d'élus de tous bords (auditions de syndicats, de commerçants), mais aussi sur une étude de l'Atelier parisien d'urbanisme (bureau d'études de la ville). Selon ce document, 12.000 à 15.000 commerces, cafés, restaurants sont ouverts le dimanche dans la capitale (sur 62.000), hors périodes de Noël ou de soldes, "soit environ 20% des commerces de la ville".

"La Chambre des métiers, comme la fédération de l'habillement, sont fermement opposées à une extension ou à la création de nouvelles zones touristiques et considèrent que leurs commerces n'auraient pas la force d'y faire face économiquement", selon Bertrand Delanoë.

Co-présidente des Verts de Paris, Danielle Fournier a rappelé que les salariés sont "souvent des vendeuses qui n'ont pas vraiment le choix de travailler ou pas le dimanche".

En revanche, Geneviève Roig, présidente de la délégation de Paris à la Chambre de Commerce et d'Industrie (CCIP), avait regretté vendredi une "position dogmatique et passéiste de la mairie en terme d'emplois qui ne seront pas créés et d'activité économique perdue".

Pierre Lellouche, élu UMP dont la circonscription englobe les grands magasins du secteur Haussmann, a qualifié la décision municipale d'"idéologie à la petite semaine".

"Par votre refus, vous avalisez 2.000 emplois en moins, la casse sociale, c'est pas nous, c'est vous", a-t-il lancé au maire.

A l'origine de la création du comité Haussmann (commerçants), M. Lellouche a rappelé que "le boulevard Haussmann est à lui seul un centre d'affaires majeur à Paris". "Le Printemps Haussmann et les Galeries Lafayette connaissent des fréquentations annuelles de plus de 43 millions de visiteurs".

Mécontent lui aussi, Pierre-Yves Bournazel (UMP, XVIIIe) a accusé la gauche parisienne de "priver d'emplois des milliers de Parisiens". Il est "temps d'agir pour ne pas faire de la capitale une belle endormie".

"Il aura fallu attendre un an pour que vous nous présentiez une proposition qui ne sert à rien, puisqu'elle fait rimer +Delanoïsme+ avec Malthusianisme", a accusé Jérôme Dubus (Nouveau Centre).

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