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Pérou : libre-échange avec les États-Unis, la Chine, et bientôt l’Europe ?

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25 mai 2009

Quelques semaines après avoir signé un accord de libre échange avec les États-Unis, le Pérou poursuit sur sa lancée avec la Chine. Fort de 2 milliards de dollars d’exportation en 2008, le textile péruvien devrait également profiter d’un accord similaire actuellement en négociation avec l’Union Européenne.


Mercedes Araoz, ministre péruvienne du tourisme et du commerce extérieur


Premier accord de ce type passé par l’Empire du Milieu avec un pays latino-américain, ce Free Trade Agreement (FTA) est le fruit d’un an de négociations, clôturé en novembre dernier par le président péruvien Alan Garcia et son homologue chinois Hu Jintao, lors de la visite de ce dernier à Lima. Ce libre-échange devrait engendrer la suppression progressive des taxations douanières sur plus de 90 % des biens des deux pays, dont le textile. Plus gros importateur de minerais péruviens après les États-Unis, la Chine signe cette entente quelques semaines après que Washington a fait de même. Avec un PIB en croissance de 9,8 % en 2008, le Pérou compte évidemment sur ces accords pour contrer la crise, qui devrait occasionner une croissance de « seulement » 3 à 4 % cette année, selon le ministère des finances.

Interrogée par FashionMag.com, la ministre péruvienne du tourisme et du commerce extérieur Mercedes Araoz voit dans ces accords un lien primordial à bâtir avec les marchés étrangers. « Dans cette période particulière, le rayonnement du Pérou passe par le grand travail entrepris par nos ambassades et nos consulats pour promouvoir le savoir-faire de nos industries, notamment textiles, expliquait-elle sur le salon PeruModa, qui a tenu une session record à Lima en avril. Il nous faut continuer à mettre en relation nos professionnels avec les entreprises étrangères et, surtout, faciliter leurs démarches et leurs échanges. D’où plusieurs travaux menés dans ce sens avec nos homologues internationaux ».

Car c’est maintenant à un FTA avec l’Union Européenne que travaille le Pérou. Le pays détient déjà le régime SPG+, permettant des réductions tarifaires sur les exportations de denrées alimentaires et d’habillement vers l’Union. Un accord de libre échange pourrait changer la donne pour le textile local. « Il y a d’ores et déjà de nombreuses grandes marques qui font appel aux entreprises péruviennes », explique Rosario Pajuelo, Conseillère économique et commerciale à l’Ambassade du Pérou en France. « Peu de professionnels le savent, l'origine des produits n'étant pas forcément indiquée. Pourtant, il y a déjà compétition entre l’industrie italienne de la maille et celle du Pérou, les acheteurs découvrant peu à peu nos prix concurrentiels à savoir-faire égal. Un FTA serait un instrument plus stable pour faire découvrir le pima péruvien à un marché européen sur lequel il reste encore confidentiel ».


L'une des manufactures Creditex de Lima,
officiant pour Lacoste, Polo Ralph Lauren ou encore Liz Claiborne

Car c’est bel et bien sur son savoir-faire et ses matières nobles que le pays compte bâtir sa réputation avec, outre le pima et la maille, l’Alpaga et la Vigogne qui demeurent un symbole de l’industrie locale. Des sociétés comme Lacoste, Armani jeans, Cacharel, Polo Ralph Lauren ou encore Liz Claiborne font aujourd’hui appel à cette industrie. Du côté de l’Europe, la France est la première consommatrice de maille péruvienne avec 32 millions d’euros de produits achetés, devant l’Allemagne (26 millions), l’Italie (25 millions) et l’Espagne (17 millions). C’est bien au niveau mondial que le Pérou compte rayonner. En ce sens, le pays négocie à ce jour des accords de libre-échange avec le Japon et la Corée du Sud, tout en préparant de futurs partenariats avec l’Australie et l’Océanie.

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