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Pierre-André Cauche (IKKS) : Dans les cinq ans, nous visons un doublement de notre chiffre d’affaires

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2 sept. 2014

Reprises en main directement par le fonds d’investissement de Roger Zannier, IKKS, One Step, XandO et I.Code sont sorties du groupe Zannier. L'objectif affiché est une cession à moyen terme. Pierre-André Cauche, son PDG, livre les ambitions de développement de la nouvelle structure en France comme à l'international.

FashionMag.com : IKKS est récemment sortie du giron du Groupe Zannier… en étant repris en direct par Roger Zannier. Pouvez-vous éclaircir cette situation ?

Pierre-André Cauche : Depuis le 17 juillet, IKKS mais aussi One Step, I.Code et l’enseigne XandO sont sorties du groupe Zannier. Ces activités ont été cédées par le groupe dirigé par les enfants de Roger Zannier. Effectivement, Roger Zannier, via sa propre société d’investissement les a bien reprises et regroupées dans la structure HoldIKKS, notamment par un financement de 320 millions d’euros sur les marchés High Yield. Depuis 2005, il investit à titre privé dans différentes entités dans des domaines qui l’intéressent, dans les secteurs des technologies et services. Pour la première fois, il investit dans la mode.

Pierre-André Cauche. Photo IKKS.


FM : Qu’apporte ce rachat ?

P-AC : L’intérêt est double. Il permet au groupe Zannier de faire rentrer du cash et de se recentrer sur le marché de l’enfant. Il lui reste uniquement Chipie en prêt-à-porter féminin. Ils l’expliqueront mieux que moi, mais leur ambition est de s’imposer au niveau mondial. Un développement retail et international nécessite du cash. Pour IKKS, rachetée par la société d’investissements de Roger Zannier, l’idée est de se concentrer sur les projets de développement avant un deuxième temps de cession.


FM : Votre ambition est probablement de rendre cette structure, HoldIKKS, plus attrayante. Quels sont vos objectifs ?

P-AC : Nous avons 450 magasins à l’enseigne, des succursales et de l’affiliation mais aussi 220 corners en grands magasins et 2 800 points de vente wholesale. Nous sommes aussi présents sur internet avec nos sites et référencés chez les pure-players et les marketplaces. Nous sommes un groupe omnicanal et nous voulons nous renforcer sur l’ensemble de ces circuits. Nous avons réalisé un chiffre d’affaires de 305 millions d’euros, dont 20 % à l’international. Dans les cinq ans, nous visons un doublement de notre réseau, du parc de magasins et de notre chiffre d’affaires. Avec un développement à l’international.


FM : Quels sont les points clés de ce développement ?

P-AC : Pour IKKS cela passe par un projet global de construction de la marque avec trois points forts. D’abord  la construction du réseau sur l’Allemagne. Sur des marchés plus lointains cela passe par des accords de franchise et de corners en grands magasins. Enfin, en France, nous devons être plus présents sur Paris et la région parisienne.

Boutique IKKS de Cologne, en Allemagne. Photo IKKS.


FM : Comment progressez-vous sur le marché allemand ?

P-AC : Nous avons ouvert il y a un an une première succursale à Cologne, puis plus récemment à Berlin. D’ici la fin de l’année, nous aurons deux autres boutiques. Nous ciblons les villes de Francfort et Düsseldorf et en parallèle une entrée en grands magasins pour l’été 2015. Nous approchons ce marché avec méthode. Fin 2015, nous visons la dizaine de boutiques, une trentaine de corners et entre 150 et 250 détaillants. En 2015, nous pourrons alors lancer une campagne de communication et l’ouverture des boutiques en affiliation. Le projet vise aussi une première ouverture en Angleterre l’an prochain et les premiers magasins sur l’Italie et l’Angleterre d’ici fin 2015–début 2016. Dans deux ans, nous ciblons aussi la première implantation aux Etats-Unis.


FM : En France, vous tablez sur un développement à Paris ?

P-AC : Paris et sa région concentrent 25 % du pouvoir d’achat. Mais pour nous cela ne représente que 12 ou 13 % du chiffre d’affaires. Notre objectif est d’acquérir des points de vente mêlant image et performance commerciale. Nous visons l’ouverture de 5 à 6 succursales dans Paris intra-muros d’ici fin 2015. Nous regardons tous les quartiers, comme avenue des Ternes, Victor Hugo, Saint-Honoré, Abbesses… Certains seront des concepts spécialisés dans la femme, l’homme ou l’enfant. Mais le concept Women-Men que nous exploitons à l’international présente des critères qui nous plaisent pour Paris. Il s’exprime sur des surfaces de 110 à 120 mètres carrés.


L\'homme possède encore un beau potentiel de développement en France pour IKKS. Visuel IKKS.


FM : En termes de ligne, quels sont les potentiels des lignes IKKS ? Une fois sortie du groupe Zannier, la collection enfant IKKS a-t-elle encore un avenir ?

P-AC : L’enfant représente 30 % de l’activité et nous allons continuer de mener des actions sur la mode enfantine. Cela reste un pilier. En termes de parts de marché, IKKS est très fort dans l’enfant. Le marché de l’adulte est plus concurrentiel. La femme est le marché qui souffre le moins en multimarques actuellement. IKKS Men est le dernier né de la famille. Nous avons une quarantaine de magasins en France et le potentiel se situe certainement entre 120 et 140 boutiques. C’est un marché qui continue de se construire. Nous allons d’ailleurs dupliquer le concept dans le groupe.


FM : C’est-à-dire ?

P-AC :  Nous avons créé une première capsule masculine chez One Step. Celle-ci va être testée dans une poignée de magasins avec une soixantaine de pièces dès cet été. Elle s’inscrit dans un style urbain, touchant les 25-50 ans. Elle reste chic tout en étant plus colorée que celle d’IKKS.

Boutique I.Code.Photo I.Code.


FM : Concernant XandO, vous aviez ouvert une première succursale. Avez-vous d’autres ouvertures prévues ?

P-AC : XandO est notre enseigne proposant une offre IKKS femme et OneStep dans les villes autour de 75 000 habitants. Nous avons débuté avec de l’affiliation, principalement avec d’anciens détaillants. Aujourd’hui nous avons 57 magasins et réalisé une quinzaine d’ouvertures l’an dernier et débuté avec une première ouverture en Belgique cette année. Nous avons en effet ouvert une deuxième succursale. Il s’agit en fait d’un test. Nous installons l’enseigne dans des centres commerciaux de deuxième rang. Les tickets d’entrée sont moins élevés et nous pouvons apporter une offre différenciante. Nous allons ouvrir une troisième boutique prochainement pour valider ce modèle.


FM : Autre développement récent, vous aviez lancé il y a près de deux ans les premières boutiques I.Code en affiliation. Allez-vous continuer de développer cette enseigne ?

P-AC : Initialement, le propriétaire du premier magasin IKKS d’Angers nous avait sollicités pour ouvrir un concept I.Code. Nous avons maintenant 14 magasins en affiliation et ils sont tous rentables à cette date. C’est un concept qui convient à des emplacements n°1 dans des villes de 80 000 à 100 000 habitants.

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