Plus de deux tiers des industries textiles dans le monde ont réduit leur production à cause du Covid-19

Auteur :

Matthieu Guinebault

Publié le
8 oct. 2020

La dernière étude de la fédération internationale des industries textiles ITMF (International Textile Manufacturers Federation en anglais, ndlr) indique que plus de deux tiers des entreprises interrogées auraient réduit leurs productions à l’occasion de la crise sanitaire. Nombre d’entreprises tablent sur 2022 ou 2023 pour un retour à la normale.

L’étude a été menée durant le mois de septembre auprès de 216 entreprises. Regroupant des fédérations asiatiques (Chine, Japon, Corée du Sud, Vietnam), d’Europe (Allemagne, Espagne, Portugal…), d’Afrique et d’Amériques, l’ITMF indique que seules 21% des structures ont pu maintenir leurs niveaux de production depuis le début de l’année, et 9% ont renforcé les niveaux en dépit du contexte difficile.

Elles sont en revanche 23% à faire état d’un recul des productions dépassant les 30%, 19 % à souffrir de baisses allant de 20 à 30%, et 17% à évoquer des réductions de 10 à 20%. Seules 10% des structures interrogées par la confédération internationale seraient parvenues à limiter de 2% à 10% la chute de leurs niveaux de production.

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En termes de métiers, il ressort que ce sont les secteurs de l’impression et de la finition qui souffrent le plus, avec un recul de 30% de l’activité par rapport aux niveaux de 2019. A cela s’ajoutent des reculs de 23% pour les tisseurs et tricoteurs, et de 22% pour les fabricants de fibres. Sont dans une moindre mesure touchés les filateurs (-17%), les façonniers (-16%) et les fabricants intégrés (-15%).

Une situation dont les entreprises tirent des enseignements: “21% des entreprises estiment qu'il est nécessaire d'améliorer leurs capacités numériques, indique le rapport de l’ITMF. 18% sont d'avis qu'il est important de réduire leur dépendance vis-à-vis d'un petit nombre de clients à l'avenir, suivis par 17% des entreprises pour lesquelles l'élargissement des produits proposés et le renforcement du bilan sont tous deux cruciaux à l'avenir. 15% sont d'avis qu'il est nécessaire de changer les produits proposés et 10% estiment que la réduction de la dépendance vis-à-vis de quelques fournisseurs est aussi un objectif pertinent”. 

Quid de la relance ? Parmi les entreprises interrogées, elles sont 21% à estimer pouvoir retrouver les niveaux d’avant crise dès 2020. Elles sont en revanche 42% à tabler sur un retour à la normale en 2021, principalement sur le 2e trimestre (15 % du panel) et le troisième trimestre (17%). Les dirigeants sont en outre 17% à davantage s’attendre à retrouver leurs niveaux d’avant-crise en 2022, et 8% en 2023.