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Pour le PDG de Vuitton, le Japon est un "laboratoire" des tendances mondiales

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8 juin 2006

TOKYO, 8 juin 2006 (AFP) - Pour le PDG de Louis Vuitton, Yves Carcelle, venu à Tokyo présenter le premier défilé du maroquinier de luxe hors de Paris, le Japon, entré dans une phase de renouveau et de créativité, est le "laboratoire" des tendances mondiales.


Yves Carcelle, PDG de Louis Vuitton

Marque emblématique sur un marché japonais phare, Louis Vuitton, filiale du groupe LVMH, profite à plein de la récente reprise économique au Japon, selon son PDG.

"Il nous semble que le Japon vit un moment intéressant. Je viens trois ou quatre fois par an depuis 1973, et j'ai pu ainsi constater que le Japon a douté pendant des années. Ce qui ne nous a pas empêché de nous développer. On a toujours été en croissance, mais malgré tout on sentait que le pays s'interrogeait", a expliqué M. Carcelle à l'issue de la présentation sous un dôme spécialement aménagé dans un parc de l'est de Tokyo.

"Désormais, la fin de la crise correspond à un renouveau de la créativité japonaise. La société a assumé le fait qu'elle vieillissait, que la population déclinait. Dès lors, elle a choisi de devenir plus innovante, de maîtriser encore mieux des technologies", a-t-il souligné.

Le PDG de Louis Vuitton en est persuadé : "Le Japon est un laboratoire de ce qui nous attend dans d'autres cultures. Ce qui se passe ici est important pour le monde."

"Les Nippons sont les consommateurs les plus avertis, les plus exigeants. C'est un pays qui, par certains côtés, fait preuve de conservatisme, mais qui en même temps a une extraordinaire capacité à oser. D'une certaine manière les Japonais nous poussent à aller plus loin", dit-il.

L'Archipel est en outre une locomotive pour les pays émergents.

"Le Japon a été le premier pays asiatique à accéder au luxe et à en avoir envie à grande échelle. C'est un modèle sur lequel tous les pays émergents fonctionnent. Il n'y aurait pas eu le Japon, il n'y aurait pas maintenant la Chine, l'Inde", selon M. Carcelle

Louis Vuitton n'est toutefois pas la seule marque de maroquinerie qui attire les Japonais, femmes comme hommes, même si elle reste la plus prisée.

Le créateur de la toile monogramme doit désormais affronter la concurrence féroce de marques qui se vantent d'être moins onéreuses, comme l'américaine Coach.

Au bout de plusieurs mois de bagarre, Coach a été débouté l'an dernier en justice après avoir accusé Vuitton de pratiques anti-concurrentielles au Japon.

Pour Yves Carcelle, les vrais groupes de luxe ne se battent pas sur les prix.

"J'aime la démocratie, mais je n'aime pas l'expression de démocratisation du luxe parce que très souvent on l'associe à une baisse des prix et à une baisse de la qualité pour avoir le plus grand nombre de clients. Cela n'a jamais été notre philosophie", plaide-t-il.

"Les produits Vuitton sont fabriqués en Europe, et nos prix ont plutôt augmenté au Japon", ajoute M. Carcelle.

"Je pense au contraire que le Japon est un marché du luxe qui est en train de se sophistiquer. Il y a quelques années, les gens achetaient un produit Vuitton, par exemple un sac, pour faire partie du club. Aujourd'hui ils achètent de la maroquinerie, des accessoires, des montres, des souliers, du prêt-à-porter Vuitton. On assiste à une montée en gamme du marché", assure-t-il.

Par karyn POUPEE

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