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4 avr. 2019
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Pour soutenir l'innovation, la fondation H&M mise aussi sur le financement participatif

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4 avr. 2019

Le cadre avait de quoi impressionner. Les dorures et iconographies nordiques de l’hôtel de ville de Stockholm accueillent chaque 10 décembre la remise des Prix Nobel. Après la remise de prix et le selfie officiel réalisé par le président du conseil d’administration d’H&M, Stefan Persson, les jeunes lauréats des trophées Global Change de la fondation H&M ont célébré jusqu’à tard mercredi soir leurs prix au cœur du lieu.


La fondation H&M et Indiegogo annonce un partenariat - FNW


Les cinq équipes victorieuses, récompensées pour leurs solutions innovantes concernant l’industrie textile et de la mode, bénéficient d’un accompagnement d’un an avec des rencontres avec de nombreux acteurs stratégiques en Europe, aux Etats-Unis et en Asie. Ils se partagent aussi une dotation totale d’un million d’euros. Un montant conséquent pour ces entrepreneurs dont les solutions et innovations en sont à leurs premiers développement. Un soutien essentiel.

« Habituellement, seules 10 % des start-up passent le cap des deux ans de vie, explique Erik Bang, en charge de l’innovation au sein de la fondation H&M. Nous sommes vraiment satisfaits de pouvoir dire que tous les lauréats des trois dernières sessions sont encore actifs et continuent à faire évoluer leur projet ». Le financement des projets innovants, qui doit leur permettre de franchir les étapes vers des solutions industrialisables, reste l’un des enjeux majeurs.

Accenture, partenaire des trophées, a questionné les plus de 6 000 porteurs de projets de l’édition 2019. Pour 45 % d’entre eux, trouver les fonds pour financer leurs avancées et renforcer leurs équipes représente le principal enjeu. Cela est même le point crucial pour 61 % des porteurs de projets dont l’innovation est prête à être lancée, selon les données d’Accenture.

La part des candidats issus de pays émergents est en plein essor. L’Inde, le Nigeria et le Pakistan sont les principaux fournisseurs de candidatures. Et si lever des fonds auprès d’acteurs établis ou institutionnels en Europe reste complexe, dans ces pays d’Afrique et d’Asie, la problématique est d’autant plus sensible. Ainsi, pour les porteurs de projets africains, le financement représente un frein pour les deux tiers d’entre eux.

Le financement participatif apparaît comme une alternative de plus en plus probante. Alors qu’ils étaient 10 % à y avoir recours l’an passé, près d’un tiers des candidats de l’édition 2019 se tourne vers le crowdfunding. Et l’outil n’est pas à négliger. L’an passé, quelque 16 milliards de dollars auraient été levés par ce biais dans le monde. Et au cours des 10 dernières années, les montants ont triplé chaque année. En parallèle de son enveloppe d’un million d'euros, la fondation H&M a activé ce 4 avril un partenariat avec la plateforme Indiegogo. Les cinq projets lauréats de son Global Change Award bénéficient d’une page pour s’adresser à des investisseurs potentiels.

« Le prix donne une dynamique au projet. Nous mettons sur pied cette campagne d’un mois pour qu’ils exploitent cette mise en lumière, explique Erik Bang. C’est aussi une présentation auprès du consommateur final. L’un des freins est souvent que les marques et les groupes intéressés par une innovation s’interrogent sur sa pertinence sur le marché. S’il y a déjà une communauté de consommateurs qui soutient le projet, c’est une première validation. »

Le propos est donc de fédérer autour d’un projet et de constituer un réseau de partisans impliqués émotionnellement. « Nous avons 12 000 campagnes lancées par mois, détaille Danae Ringelmann, cofondatrice de la plateforme. Certaines peuvent permettre de lever 1 million d’euros. Ce qui est intéressant est de s’inscrire aussi dans un environnement constitué de "changemakers". Ensuite, il faut tenir informés vos soutiens, les faire participer. La plupart des projets ont un propos destiné au consommateur final, mais il y a des opportunités pour des porteurs d’innovations ». En moyenne, les campagnes permettent de lever quelques dizaines de milliers d’euros. Mais Erik Bang voit aussi là une opportunité pour séduire des partenaires. « Un des axes d’une campagne peut être de proposer l’envoi d’un sample à un industriel. Cela permet de rassurer le client potentiel et de répondre aussi à une demande. »

Une approche B2B qui pourrait se révéler intéressante pour les deux parties. Au-delà des défis techniques, le prochain défi des porteurs de projets innovants sera donc probablement de savoir lancer des campagnes attrayantes et d'apprendre à construire et entretenir une communauté.

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