Anaïs Lerévérend
29 mai 2013
Pourquoi DBApparel n'a pas trouvé preneur au prix fixé
Anaïs Lerévérend
29 mai 2013
Le groupe de sous-vêtements et chaussants DBApparel n'en a pas encore fini avec Sun Capital Partners. Le fonds de retournement américain spécialiste de la restructuration avant revente n'a pas trouvé acquéreur suffisamment généreux pour le groupe basé en France et ses quatorze marques européennes, dont Dim, Chesterfield, Nur Die, Lovable ou encore Playtex et Wonderbra qu'il exploite pour l'Europe. On évoquait au moment de la mise en vente en juin 2012 un prix fixé à 600 millions d'euros, soit un peu moins que le chiffre d'affaires annuel de 685 millions d'euros et environ dix fois l'excédent brut d'exploitation.
Sun Capital Partners, qui aurait été en discussion avec une dizaine d'acheteurs potentiels, dont deux fonds particulièrement intéressés, avait pourtant initialement annoncé s'adresser à des industriels. Mais les offres n'étaient de toutes façons pas à la hauteur de "la valeur et du potentiel" du groupe DBApparel, selon son propriétaire.
Cette suspension de la mise en vente représente donc un gros contretemps pour le fonds américain, qui affirme désormais poursuivre stratégies et investissements dans le groupe. On évoque toutefois un renforcement de l'expansion internationale, Les Echos avançant le nom de trois pays prioritaires: l'Allemagne, la Suisse et la Belgique. Car la France représente à ce jour 40% du chiffre d'affaires du groupe, malgré la présence de marques d'origines allemande, tchèque, italienne ou espagnole au portefeuille. Au mois de décembre dernier, dans un communiqué interne, la direction s'inquiétait déjà de l'impact de la conjoncture européenne sur cette vente.
Au-delà du climat économique à l'échelle du continent, la forte inclinaison vers la France a-t-elle pu amoindrir l'attractivité du groupe? Avec un premier trimestre 2013 à -11,3% chez la femme et -6,2% chez l'homme sur le secteur sous-vêtements - chaussants selon l'IFM, le marché français n'a pas dû aider à valoriser DBApparel ces derniers mois, sans compter les résultats des marques tournées vers le sud de l'Europe.
Si un rééquilibrage des marchés vers le Nord pourrait donc être envisagé comme une solution de valorisation, les syndicats du groupe, qui compte 7 800 salariés (dont un millier à Autun en Saône-et-Loire, son fief historique), craignent à la fois une nouvelle restructuration et une éventuelle vente par appartement.
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