17 avr. 2014
Prise en charge de la minceur : des marchés à plusieurs vitesses mais de plus en plus interconnectés
17 avr. 2014
XERFI-PRECEPTA vient de publier une étude approfondie, après plusieurs mois d’enquêtes, sous le titre: « Les marchés de la minceur à l’horizon 2016 – Vers un écosystème numérique et interconnecté »
Auteur de l’étude : Isabelle Senand
L’univers de la minceur est en pleine effervescence. Aux côtés des produits alimentaires allégés, des compléments alimentaires minceur et autres cosmétiques minceur s’ajoutent désormais les services de coaching minceur en instituts spécialisés, en salles de sport et sur Internet. Et en l’absence de barrières à l’entrée sur ce marché, les créations de sites et d’entreprises de services spécialisés dans la minceur se multiplient, contribuant encore à le dynamiser. Ce marché de la minceur, qui pèse environ 3,6 milliards d’euros, a toutes les chances de progresser à moyen terme, selon les estimations des experts de Xerfi-Precepta. Mais, avec la crise, les ménages ont arbitré dans leurs dépenses. La déception des consommateurs liée à l’inefficacité de certains produits a fait le reste. Ce qui a pénalisé les marchés historiques de la minceur (environ 66% des ventes de l’ensemble des marchés). A l’inverse, si le segment des services de coaching représente une part limitée des ventes (autour de 450 millions d’euros), il est en plein essor, en particulier sur Internet.

Des perspectives plus favorables à l’horizon 2016
Les perspectives à l’horizon 2016 s’annoncent toutefois plus favorables sur tous les marchés de la minceur. Dans un contexte de moindres pressions sur le pouvoir d’achat, la consommation globale des ménages progressera sur un rythme plus soutenu à compter de 2015 (+1%). D’un côté, les segments historiques de l’alimentaire et des compléments alimentaires renoueront avec de meilleures performances en repositionnant leur offre autour de la naturalité et de la traçabilité.
De l’autre, les services, et en particulier le coaching en ligne, continueront de se développer avec, à la clé, l’apparition de nouveaux modèles d’affaires qui intègreront le coaching nutritionnel, les activités sportives, la vente de compléments alimentaires et de produits diététiques minceur.
Ce renouveau des marchés de la minceur s’accompagnera ainsi d’une remise en cause des frontières entre les différents segments. Celles-ci auront en effet tendance à s’estomper, à la faveur du boom d’Internet sur les marchés.
Les objets connectés et les applications mobiles révolutionnent les marchés
Dans un tel contexte, les lignes vont également bouger entre les familles d’opérateurs. Certes, les industries alimentaires concentrent encore l’essentiel des ventes minceur en France. Dans les services, le secteur va poursuivre sa structuration autour d’enseignes nationales, voire internationales. Très atomisé, le marché va se structurer autour de marques et enseignes fortes. Le groupe NaturHouse s’est ainsi développé rapidement dans l’Hexagone et compte désormais près de 430 centres. Dans les services en ligne, le segment du coaching sur Internet, en forte croissance, est lui aussi en pleine réorganisation. Un nombre limité d’acteurs émergera, après une période d’écrémage consécutive à la création de sites tous azimuts.

Les fabricants de cosmétiques, les éditeurs de livres et de magazines, les fabricants de produits électroménagers et de cosmétotextiles : les marchés de la minceur comptent de nombreuses autres familles. La prise en charge de la minceur va d’ailleurs être de plus en plus assurée par un ensemble d’opérateurs et non plus par une seule catégorie. En effet, les interconnexions entre les univers de l’alimentaire, des services et des objets (connectés) s’imposent peu à peu.
Les nouveaux venus spécialisés dans les objets connectés (Withings, FitBit…) côtoient désormais les acteurs de l’électronique grand public et des biens de consommation (Garmin, Samsung, Terraillon, etc.). Aux objets connectés liés au « quantified self » (automesure), comme les balances et les traqueurs d’activité, s’adjoignent des applications développées par des fabricants mais aussi des pure players de la conception de solutions mobiles.
Sur ces nouveaux marchés, l’innovation est en marche et les business models sont nombreux. L’un des principaux défis sera de réussir à créer de l’engagement client et de développer de véritables écosystèmes autour d’offres globales (coaching minceur, vente en ligne de produits, développement de communautés, etc.).
Vers une profonde modification des règles du jeu dans la distribution
Cette révolution de l’offre et des forces en présence va forcément modifier en profondeur les règles du jeu dans la distribution. En d’autres termes, les distributeurs devront créer de nouveaux modèles de prise en charge globale de la minceur alliant régime, exercice physique et bien-être. Les réseaux traditionnels, GMS et pharmacies/parapharmacies, devront eux composer avec un consommateur surinformé et de plus en plus souvent membre de « communautés ».
Au final, les fabricants et les distributeurs devront repenser leur façon d’accéder au consommateur. Pour se convaincre des transformations en cours, il suffit d’observer l’essor des plateformes virtuelles d’échanges d’expériences minceur. Les réseaux de distribution ne pourront donc pas faire l’économie d’accélérer le développement de sites Internet et leur présence sur les réseaux sociaux. Le boom des nouvelles technologies ne doit pas être perçu comme une menace mais comme une chance de créer de nouvelles « expériences » pour les clients, tant du point de vue des pharmacies et parapharmacies que de celui des groupes de la grande distribution alimentaire.
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