AFP
2 févr. 2016
Projet de cession des enseignes CVC et Défi Mode (Vivarte) : les syndicats indignés
AFP
2 févr. 2016
Les syndicats de Vivarte ont manifesté mardi leur indignation devant les projets de cession de la Compagnie vosgienne de la chaussure (CVC) et de l'enseigne Défi Mode, dénonçant un « dépeçage » du groupe où la « casse sociale continue » après quatre plans sociaux en 2015.
Vivarte (La Halle, La Halle aux chaussures, André, Minelli, San Marina, Caroll, Kookaï...) a annoncé la semaine dernière à l'occasion de comités d'entreprise ses projets de cession de la CVC (140 salariés) et de Défi Mode (85 magasins, 340 salariés). Vivarte a par ailleurs annoncé mardi la vente d'Accessoire Diffusion (40 salariés) au chausseur Carel.
Ces projets de cession interviennent après le lancement en 2015 de plans de sauvegarde de l'emploi (PSE) dans quatre de ses enseignes (La Halle, Kookaï, André et Défi Mode) avec quelque 1.700 suppressions de postes à la clé.
« On est en train de tout liquider », a protesté Jean-Louis Alfred, coordinateur CFDT, à l'issue d'un comité de groupe mardi consacré notamment à ces cessions, en faisant part de sa « crainte d'un démantèlement » du groupe. « Jusqu'où les politiques vont-ils laisser faire ? » s'est-il demandé en évoquant, comme son homologue de la CGT Karim Cheboub, les « fonds spéculatifs » anglo-saxons qui sont actionnaires.
Dans un communiqué, la CGT s'indigne que « la casse sociale continue en dépeçant Vivarte de ses filiales les plus emblématiques », tandis que Gérald Gautier (FO) a exprimé sa « vigoureuse opposition ».
Un porte-parole du groupe a souligné mardi que, pour les deux enseignes , « l'idée est de pérenniser l'activité et de conserver un savoir-faire » en cherchant un repreneur.
En quelques années, Défi Mode a vu fondre le nombre de ses magasins, dont une centaine ont été transférés à La Halle selon les syndicats. Le PSE de 2015 s'est traduit par la fermeture de 21 magasins et la suppression de 116 postes.
L'enseigne est « en voie de réussir son redressement » financier avec des « pertes opérationnelles stabilisées », a expliqué le porte-parole. Mais comme elle n'est « pas stratégique à l'échelle » de Vivarte, le groupe a décidé de la céder. Au moment du PSE, la direction avait pourtant « garanti d'assurer l'activité de l'enseigne pendant trois ans », a observé Karim Cheboub.
Quant à la CVC, dernière usine de chaussures de cette importance en France, installée à Champigneulles (Meurthe-et-Moselle), près de Nancy, elle est en difficultés financières « du fait d'une baisse des commandes » de Vivarte, avait expliqué la semaine dernière la CGT, « sceptique » sur les chances de retrouver un repreneur.
Karim Cheboub a mis en parallèle les « 400.000 paires de chaussures produites par la CVC en 2015 » avec les « 80 millions de paires vendues par an » par Vivarte.
« L'an dernier, le PDG (Richard Simonin) nous disait qu'il n'était pas question de céder » la CVC, a souligné de son côté Gérald Gautier (FO). Il craint qu'un repreneur « se débarrasse » des salariés pour « récupérer la totalité de l'outil industriel » et le transférer à l'étranger.
Avec un réseau de plus de 4.300 points de vente (France et International), Vivarte annonce un chiffre d'affaires de 2,4 milliards d'euros en 2015.
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