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3 févr. 2020
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Quand les industriels du textile s'ouvrent à l'intelligence artificielle

Publié le
3 févr. 2020

Réseau d'innovation immatériel pour l'industrie, le R3ilab a lancé l'an passé le programme collaboratif Texia, qui doit identifier les débouchés de l'intelligence artificielle dans le secteur du textile, du cuir et de l'habillement. Quatre entreprises ont été retenues pour suivre le programme, rencontrer des fournisseurs de solutions dédiées et bientôt présenter des résultats concrets à l'ensemble de la filière.


Déjà utilisée par les marques, l'IA doit encore trouver sa voie du côté des industriels - Shutterstock


Ces quatre projets ont été présentés le 30 janvier au siège parisien de Cap Digital, collectif européen d'innovateurs du numérique qui est partenaire de la démarche : "Nous avons reçu 23 candidatures d'entreprises du secteur, sur lesquelles 14 ont été présélectionnées sur des critères comme la finance disponible et le fait que le projet porte bel et bien sur l'IA et non sur un sujet connexe", explique Stanislas Vandier, qui coordonne le programme avec Isabelle de Bussac. "Il faut souligner que nous avons eu la chance d'avoir des candidatures représentant bien les différentes potentialités de l'IA pour cette industrie."

Le premier projet retenu est celui de l'entreprise nordiste Segard Masurel, vénérable spécialiste de 173 ans dans le négoce et la transformation de la laine. Ce dernier s'est rapproché du spécialiste de l'identification par l'IA des solutions les plus appropriées face aux variations des marchés, prix et stocks. "Il y a une forte volatilité, et l'un des enjeux est pour nous de mieux anticiper la demande, pour adapter la production en conséquence, "explique Olivier Segard, président de l'entreprise de 70 collaborateurs et 125 millions d'euros de chiffre d'affaires.

Autre matière, autre enjeu, avec Lemaitre Demeestere, dernier tisseur français tourné exclusivement vers le lin. L'entreprise de 32 collaborateurs et 4 millions d'euros de chiffre d'affaires entend, avec l'appui de la plateforme prédictive Heuritech, adapter sa production en fonction des prédictions de tendances, identifiées notamment à partir des réseaux sociaux. "L'IA peut être un moyen d'anticiper les risques, mais également les besoins de nos clients", résume le dirigeant Olivier Ducatillion.

Le troisième projet retenu est celui du filateur et teinturier de Tourcoing UTT Yarn. Via le spécialiste des données, TLG Pro, l'IA est amenée à en optimiser le processus de production, mais également le recyclage des eaux usées des bains de teinture. L'entreprise de 130 collaborateurs et 25 millions d'euros de ventes a en effet développé sa propre station de recyclage. "Ils ont énormément de capteurs et de data, mais tout est encore non centralisé", explique Marc Verwicht, business développer de TLG.


Olivier Segard, Olivier Ducatillion, Stanislas Vandier, Marc Verwicht, Bertrand Plaze et Isabelle de Bussac - MG/FNW


Enfin, le dernier projet retenu est celui du vosgien Garnier-Thiebaut. Le spécialiste du linge de maison, fort de 220 salariés et 20 millions d'euros de chiffre d'affaires, compte sur l'IA pour identifier les nouveaux marchés à partir des métiers et savoir-faire de l'entreprise. Et cela grâce à la solution de performance industrielle 4.0 Braincube. "Nous avons une structure intégrant tout, du fil jusqu'à la logistique", explique le directeur de production Bertrand Plaze. "L'IA a en outre chez nous un enjeu dans la transmission du savoir-faire."

L'IA textile, une action "in progress"



"L'intelligence artificielle, chez R3ilab, ce n'était pas vraiment notre truc, et nous avions besoin d'une autorité (Cap Digital, ndlr) pour nous assurer que nous sommes sur la bonne voie dans ce domaine", explique Nelly Rodi, coprésidente du R3ilab. "Nous ne sommes qu'au début de cette démarche, c'est une action in progress qui va prendre deux ou trois ans. En aval de la filière, l'IA est déjà employée pour identifier les best-sellers, et accompagner des collections plus courtes et plus rapides. Mais, pour qu'elles sortent, il faut que les industriels puissent aussi fournir les bons matériaux, couleurs et petits plus créatifs."

Un point qui pose naturellement question sur la place possible de l'IA. dans la conception future des tissus industriels. "Je vous avoue que ma responsable de collection n'est pas forcément ravie du programme", confie Olivier Ducatillion. "Mais en aucun car l'IA n'a vocation à remplacer la création. Elle est là pour limiter les risques, et nous orienter vers des choses auxquelles nous n'avions pas du tout pensé."

A l'instar des donneurs d'ordre qui tentent de réduire volumes d'approvisionnement et stocks (relire notre article dédié), les fabricants placent donc l'optimisation de l'activité au cœur des projets entourant l'IA. Reste que l'étude des débouchés tout comme des données internes des industriels posent aussi des questions quant à l'application de l'intelligence artificielle à la prédictibilité des prix et quantités des matières premières dont ils ont besoin. Un enjeu qui, pour les professionnels rencontrés, ne sera pas à l'échelle des entreprises.

"C'est quelque chose à envisager au niveau des filières dans leur ensemble, avec pourquoi pas des blockchains pour nous indiquer l'évolution des productions et le meilleur moment pour arracher le lin", pour Olivier Ducatillion. De son côté, Olivier Segard y voit l'opportunité d'une meilleure visibilité des paramètres altérant l'activité : "Dans la laine, nous faisons face aux aléas de la météo, ainsi qu'aux aléas d'autres industries. À notre niveau, même le prix du lait qui nourrit les cheptels a un impact sur la quantité et les prix, et donc sur notre capacité à produire. Il y a une piste à suivre."

Les projets de Texia ont été sélectionnés par un jury d'experts et de professionnels, présidé par Christine Balagué, professeur titulaire de la chaire Goud in Thech à l'Institut Mines-Telecom. Il est composé par ailleurs de Nelly Rodi (R3ilab, CCI Paris IDF), Françoise Colaitis (Cap Digital), Yohann Petiot (Alliance du Commerce), Yann Rivoallan (The Other Store), François Gonnot (Lab Innovation Lectra), et les coordinateurs du projet Isabelle de Bussac et Stanislas Vandier.

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