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14 sept. 2016
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Qui composera la future classe moyenne mondiale?

Publié le
14 sept. 2016

En géopolitique, les termes d’Est et d’Ouest mais aussi de Sud et Nord ont volé en éclat depuis plus d’une décennie déjà. La notion de pays émergents, avec la puissance actuelle de la Chine par exemple, n’a plus vraiment de sens non plus. Et avec les développements économiques de ces dernières années, les fameux BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) ne forment plus réellement un groupe cohérent. Dans une étude prospective globale, l’agence de conseil en communication Ogilvy & Mather, s’est essayée à imaginer un nouveau groupe : le V12.

Les femmes et les jeunes au coeur de l'expansion des classes moyennes en Asie - Ogilvy


V12 pour Velocity 12. Le nom est clinquant. Mais il y a derrière celui-ci bien plus qu’une formulation marketing. En plongeant dans les 180 pages de l’étude, on se laisse séduire par une approche riche et définitivement optimiste pour l’humanité.

Le V12 regroupe les pays dont la classe moyenne devrait bondir dans les 10 prochaines années. Selon les données compilées par les auteurs de l’étude, la classe moyenne mondiale (qui gagne entre 4 000 et 40 000 dollars par an en tenant compte la parité de pouvoir d’achat), devrait passer la barre des 4,6 milliards de personnes en 2015, avec très peu d’apport en Europe et aux Etats-Unis. Parmi les nouveaux venus dans cette population dotée d’un pouvoir d’achat devraient se trouver un milliard d’âmes issues des douze pays du V12.

Projection d'évolution de la classe moyenne dans les pays du V12 - Ogilvy & Mather


L’étude avance que cette classe moyenne passerait en dix ans de 93 à 106 millions au Mexique, de 140 à 159 millions au Brésil ou encore de 33 à 61 millions au Nigeria et de 56 à 81 millions en Egypte. Mais la part la plus importante de cette croissance de la classe moyenne mondiale revient aux pays d’Asie. La Chine devrait voir passer son contingent de 758 millions à 945 millions. Les Philippines passeraient de 25 à 43 millions, la Birmanie (Myanmar) de 13 à 26 millions, le Vietnam de 30 à 49 millions et l’Indonésie de 139 à 189 millions. Le trio Inde, Pakistan, Bangladesh s’annonce comme le grand pourvoyeur de classe moyenne dans les années à venir. Celle de l’Inde bondirait de 431 à 828 millions, celle du Pakistan de 63 à 122 millions et celle du Bangladesh de 22 à 59 millions. L’excellente nouvelle corrélée à ces évolutions sera la réduction de la très grande pauvreté dans ces pays.

Ces pays sont donc, selon les équipes d’Ogilvy & Mather, ceux où les opportunités de développement économique sont les plus grandes. Les données récoltées leur permettent de souligner que leurs classes moyennes « seront de plus en plus définies par les femmes et les jeunes comme agents du changement avec un pouvoir d’achat, une culture diverse et des spécificités religieuses et démographiques ». Cette nouvelle génération, avec l’évolution des moyens de communication, sera aussi « massivement connectée et consommera sur Internet. Son implication sur les réseaux sociaux et les discussions sur les marques va rapidement croître ».

Les grandes marques internationales devront ainsi intégrer l’évolution des pratiques de consommation, la montée en puissance des femmes dans ces économies, mais également prendre en compte le fait que ces consommateurs seront pour la plupart musulmans. Selon l’étude, qui nomme « Musulmans futuristes » ces personnes qui combinent foi et lifestyle, ils sont jeunes et représenteront plus de deux musulmans sur cinq. « Les pays avec les plus grandes populations de jeunes musulmans sont parmi ceux qui vont mener la croissance économique mondiale, glissent les auteurs. Pour les spécialistes du marketing, comprendre ces musulmans futuristes dans les V12 est d’une importance critique. »

Si l’évolution technologique, le m-commerce et l’omnicanal sont des points essentiels à prendre en compte dans ces pays, l’autre élément clé est la compréhension de l’importance des villes. Plus qu’une croissance par pays, le monde semble engagé sur la route du règne des mégacités. L’étude souligne qu’aujourd’hui, 52 % de la population vit en ville. En 2025, ce sera 60 %. Et en 2030, environ 9 % de la population vivra dans l’une des 41 plus grandes villes de la planète, dont 29 seront en Asie. Les marques devront donc trouver comment répondre aux besoins de ces urbains.

Pour séduire ces consommateurs de demain, les marques devront donc faire mieux que les acteurs locaux, mais surtout prendre en compte leurs identités, les spécificités de leur culture, les attentes en termes de communication, de distribution et de technologie. Un véritable challenge, mais qui peut ouvrir des marchés de plusieurs centaines de millions de consommateurs.

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