Matthieu Guinebault
12 sept. 2012
RFID: "Dans cinq ans, 80% des enseignes seront équipées"
Matthieu Guinebault
12 sept. 2012
La RFID (pour radio frequency identification) est utilisée de manière croissante à des fins de logistique et de sécurité. Mais l’intérêt pour le procédé croît également sur le front de la gestion des points de vente. A l’occasion du salon EquipMag, c’est ce que nous a expliqué Kees Payens, président France de Nedap, fournisseur néerlandais de solutions RFID. Entreprise dont l’offre se tourne particulièrement vers la mode, avec un système d’inventaire rapide où il suffit de survoler les produits d’une simple "raquette".
FashionMag.com: Quelles évolutions avez-vous constatées dans les demandes de vos clients ?
Kees Payens: Les différents acteurs sont en train d’évoluer avec un étiquetage de protection automatisé à la source du produit. Les produits arrivent donc protégés en magasins. L’étape suivante, ce sont les enseignes qui maintenant demandent que les produits soient identifiables au travers de ces étiquettes. Or le vêtement est très adapté à cette technologie, plus que l’alimentaire. C’est pourquoi de nombreux tests sont menés dans ce domaine. Dans les mois à venir, les grands groupes vont déployer ces systèmes. C’est une révolution dans ce métier.
FM: Quels avantages apporte la RFID dans la gestion de points de vente ?
KP: Le procédé permet par exemple de connaître instantanément les produits qu’il vous manque en magasin. Et de manière fiable. Un inventaire fait à la main à un taux de précision inférieur à 80%, contre plus de 99% pour un procédé de RFID. Avec notre système, on peut inventorier 10 000 pièces en 40 minutes. Le système permet ainsi par exemple d’avoir un détail, taille par taille, de ce que vous devez réapprovisionner. Cela évite de perdre inutilement des ventes.
FM: Pensez-vous que le procédé saura séduire rapidement les enseignes ?
KP: Si vous revenez dans cinq ans, 80% des enseignes seront équipées de ces systèmes. Celui qui ne le fera pas sera à la traîne. Les enseignes qui le font aujourd’hui sont surtout des grands groupes. Les magasins de mode ne vont pas y passer tout de suite. Mais il existe déjà par exemple des imprimantes permettant aux détaillants d’imprimer eux-mêmes leurs puces RFID.
FM: Quelles applications nouvelles pourraient apparaître, avec le développement de cette technologie ?
KP: La technique en est à ses débuts. Le système était au départ utilisé dans la logistique, puis dans la sécurité. Aujourd’hui il s’applique dans la gestion de point de vente. L’étape suivante est d’imaginer des présentoirs équipés d’antennes, afin de connaître en temps réel les produits qu’ils contiennent. Ou encore des cabines d’essayage équipées qui, reconnaissant les produits que vous essayez, vous informeront directement des autres tailles et couleurs en stock. Plus tard, on peut même envisager des antennes au plafond, qui donneront une image en 3D d’un point de vente et de ses produits.
FM: Quelle est pour vous la limite de l’utilisation des RFID ?
KP: Il faut faire attention au respect des libertés individuelles. Il faut que le client puisse partir sans puce RFID sur lui. Il serait techniquement possible que ce client soit reconnu, dès qu’il franchit le portique de sécurité, s’il porte un vêtement acheté précédemment. Mais cela risque de nous ramener aux inquiétudes causées par ces cartes de fidélité qui listaient parfois à mauvais escient les achats précédents.
Tous droits de reproduction et de représentation réservés.
© 2024 FashionNetwork.com