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25 oct. 2013
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Rachid Maliki (Blue Fingers): "Chaque jour, vous pouvez trouver un pays moins cher"

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Publié le
25 oct. 2013



A Casablanca, se sont tenus les 24 et 25 octobre, les salons Maroc in Mode et Maroc Sourcing. Une plateforme qui souhaite mettre en avant l’offre du textile marocain. Rachid Maliki, directeur général de Blue Fingers, spécialiste du denim, travaillant pour de nombreuses marques européennes, nous livre ses réflexions sur la situation du textile marocain et sur le plan 2025 annoncé par l’association marocaine des industries du textile et de l'habillement Amith.

FashionMag.com: Comment se porte l’économie du textile au Maroc ?
Rachid Maliki: Elle est à l’instar de l’économie mondiale. Il ne faut pas se mentir, nous dépendons à 90 % de l’Europe. En 2006, nous avions un avantage avec le free standing américain, qui était un accord avec les Etats-Unis, mais nous n'en avons pas profité. Sans doute, les barrières de langue et de distance. Nous aurions pu cartonner aux Etats-Unis !

FM: Les entreprises marocaines n’ont pas saisi cette chance ?
RM: Nous nous sommes reposés sur nos acquis pour être honnête. A cela s’est ajouté un retard dans le changement de mentalités. La nôtre ici est celle de façonniers. Or, les donneurs d’ordre ont réduit aussi leurs coûts en interne. Des postes supprimés chez des marques ou des enseignes devraient se recréer chez les sous-traitants. Ceux qui n’ont pas d’idée, de création, d’innovation, sont condamnés, je pense. Aujourd’hui, seuls 10 ou 15 % des donneurs d’ordre veulent tout contrôler eux-mêmes.

FM: Les autres recherchent donc des produits finis ?

RM: Ce n’est pas que la question de vendre des produits finis, c’est aussi pour montrer un savoir-faire. L’école de design n’a que trois ans… Cela illustre ce retard dont je vous parle.

FM: On pointe souvent du doigt au Maroc la solitude des façonniers. Quel est le développement sans ou avec l’amont ?
RM: A vrai dire, cela va être compliqué. Nous allons manquer de ressources humaines. C’est l’une des différences entre la Turquie et nous. L’autre problème que vous pointez du doigt est celui de l’amont. Au Maroc, nous n’avons pas de filatures et, côté tisseurs, nous avons un groupe, qui est Tavex. Il fait du denim et du prêt à teindre, mais pas de velours par exemple. Ce problème de l’amont nous joue des tours sur les prix et sur les délais. Importer des tissus de Turquie me pénalise de dix jours vis-à-vis des donneurs d’ordre.

FM:
Mais l’Amith présente un plan pour 2025...

RM: Plan de 2025... Sur 5, voire trois ans, cela aurait été bien. Quelle conjoncture en 2025 ? Personne ne le sait. En 2025, le Maroc ne sera plus compétitif en termes de salaires. Le reproche que je fais aux plans c'est que nous, le secteur, avons besoin de solutions immédiatement.

FM: Et lancer des marques propres, pourquoi c’est si rare au Maroc ?
RM: Le foncier est extrêmement cher, aussi bien pour les magasins que pour bâtir une usine. C’est la raison à mon avis de cette quasi absence de marques. Il faut y ajouter la compétitivité des Chinois et une classe moyenne qui n’est pas encore là comme en Europe en termes de pouvoir d’achat. Et la faiblesse marketing. Zara cartonne ici, grâce à son pouvoir médiatique. Les Marocains pour lancer une marque doivent s’armer de patience. Et j’oubliais, le frein lié aux habitudes de consommation parmi lesquelles le marché traditionnel joue un rôle encore important.

FM:
Le denim est dans toutes les garde-robes. Le secteur est-il un peu épargné ?

RM: Le denim n’est pas épargné. Il y a deux ans, le marché était saturé avec peu d’alternatives en termes de mode. Là cela revient. Mais, la vérité est que chaque jour vous pouvez trouver un pays moins cher. J’ai travaillé pour un jeanneur américain. A l’époque, on misait sur l’île de Lesotho pas loin de l’Afrique du Sud. Ensuite, l’Egypte, puis l’Asie. Aujourd’hui, les cartes se redistribuent en Asie avec le Cambodge et le Vietnam. Puis l’Amérique Latine… Chaque année, vous trouvez de facto un pays moins cher qu’un autre. La seule chose qui nous aide au Maroc c’est que le pays est économiquement et politiquement stable. La monnaie n’a ainsi quasiment pas évolué. De plus, la proximité avec le Vieux Continent est un atout.

FM:
Pour les réassorts ?…
RM: Le réassort, c’est un potentiel du Maroc. Les marques et enseignes ont renforcé leur internationalisation. A l'instar des donneurs d'ordre, les fabricants marocains doivent chercher l'expansion géographique. Nous devons sortir des marchés traditionnels. Aller voir les Scandinaves, les Allemands. Le client n’appartient à personne.

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