Raffaello Napoleone (Pitti Uomo): "Une édition bien mieux que prévu"

Auteur :

Dominique Muret

Publié le
12 janv. 2023

"Très bonne ambiance", "un vrai engouement", "reprise de l’activité", telles sont les impressions recueillies sur les stands du Pitti Uomo. Le salon de la mode masculine s'achève ce vendredi à Florence sur un bilan plus que positif. Selon des données provisoires, 12.600 acheteurs ont été comptabilisés à la veille de la clôture (jeudi soir), avec une hausse de 200% par rapport à janvier 2022, alors que 14.000 sont attendus au final. Dans le détail, ont été dénombrés 8.400 acheteurs italiens (+175%) et 4.200 provenant de l’étranger (+250%) avec, dans le peloton de tête, Allemands, Néerlandais, Britanniques, Français, Américains, Espagnols, Turcs, Suisses, Japonais et Belges. Le patron de la manifestation, Raffaello Napoleone, dresse le bilan pour FashionNetwork.com
 

FashionNetwork.com : Comment s’est passée cette 103e édition ?

Raffaello Napoleone : Très, très bien. Une édition bien mieux que prévu. Mais le plus extraordinaire a été l’état d’esprit très positif, qui a dominé cette édition, au-delà des attentes. On a perçu un optimisme. L’intérêt, l’attention, la force collective de la manifestation avec tout le travail effectué par les exposants, nous ont laissés sans paroles. Tous les stands étaient beaux avec de nombreuses nouveautés. Même Pittipets, ce nouvel espace dédié aux accessoires pour animaux, que nous avons lancé un peu comme un divertissement quasi marginal, a eu un succès incroyable. Cela dénote un état d’esprit positif et ce malgré la situation économique.

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FNW : Vous avez fait le plein des acheteurs ?

RN : Les acheteurs ont revenus en grand nombre, spécialement à l’international. Tous les pays ont enregistré de fortes croissances. Les Japonais notamment ont triplé leur présence par rapport à l’hiver dernier. C’est un grand signal.
 
FNW : Comment voyez-vous l'actuelle situation économique ?

RN : Nous savons que 2023 sera plus difficile que 2022. En Italie, notamment, les prévisions du PIB sont de 0,6% contre 3,9% pour 2022. Certes, le tourisme a repris et notre industrie a démontré sa capacité à réagir, en particulier grâce à l’export. Mais d’un autre côté, le pays souffre. La consommation interne de mode masculine n’a pas récupéré le niveau d’avant Covid. Il y a un manque à gagner de 1,3 milliard d’euros par rapport à 2019. La guerre en Ukraine a eu un impact certain sur le coût de la vie, avec l’inflation et la hausse des prix de l’énergie.
 
FNW : Quelles sont vos prévisions ?

RN : Depuis trois ans nous sommes confrontés à des crises et tensions dans le monde. Cela fait beaucoup. Toutefois, si la conjoncture se reprend, avec la fin de la guerre et la fin des tensions avec la Chine et Taïwan -les deux points qui nous préoccupent le plus-, le deuxième semestre de 2023 devrait être un peu meilleur.