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20 mars 2023
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Retraites: la réforme adoptée, la mobilisation se poursuit

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AFP
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20 mars 2023

La réforme des retraites a été définitivement adoptée lundi après le rejet des deux motions de censure déposées contre le gouvernement qui se maintient à neuf voix près.


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La première, initiée par le groupe indépendant Liot avec le soutien de la gauche, a recueilli 278 voix sur les 287 nécessaires pour faire tomber le gouvernement d'Elisabeth Borne. Le vote n'avait jamais été aussi serré depuis une motion de censure déposée contre celui de Pierre Bérégovoy en 1992.

Le deuxième texte, à l'initiative du RN, n'a recueilli que 94 voix. Après le rejet de ces deux motions, la réforme très contestée d'Emmanuel Macron est donc définitivement adoptée. Dans une déclaration à l'AFP, Elisabeth Borne s'est dit "déterminée à continuer à porter les transformations nécessaires". Les oppositions, qui ferraillent depuis des semaines sur le texte, ont appelé à sa démission.

Ce gouvernement "est d'ores et déjà mort", a déclaré la cheffe de file des insoumis, Mathilde Panot, le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon appelant à "passer à la censure populaire", "en tout lieu et en toute circonstance". Elisabeth Borne "doit partir" ou "le président doit la démissionner", a abondé la présidente du groupe RN Marine Le Pen.

Devant un hémicycle clairsemé du côté de la majorité, Elisabeth Borne a de nouveau défendu son texte. Le gouvernement n'est "jamais allé aussi loin dans la construction d'un compromis". Le 49.3 "n'est pas l'invention d'un dictateur", a-t-elle lancé.

Et de dénoncer "l'antiparlementarisme à l'oeuvre" des oppositions et le "déchaînement de violences" de certains députés de gauche pendant les débats tumultueux sur ce projet phare du second quinquennat d'Emmanuel Macron.

Le député Charles de Courson, du groupe indépendant Liot avait ouvert le bal peu après 16h. Il a fustigé "l'injustice" de cette réforme et dénoncé le "déni de démocratie" du 49.3. "L'Assemblée nationale, seule représentante du peuple français, n’aura jamais voté sur ce projet de loi", a lancé l'élu, à l'origine de la première motion.

Défenseurs d'une autre motion, les députés RN ont dénoncé le "marasme" et "l'enlisement" de l'exécutif. "Alors chiche, Monsieur Macron ! Allons à la dissolution", a lancé Laure Lavalette. Les deux motions de censure sont la riposte au déclenchement jeudi du 49.3 par la Première ministre, qui n'a fait qu'attiser la contestation, souvent au-delà du seul sujet des retraites.

"Marqués au corps"



Depuis, des rassemblements organisés ou spontanés se déroulent sur tout le territoire, dans le calme ou avec des débordements. Des affrontements se sont déroulés à Paris dans les quartiers de Saint Lazare, de l'Opéra Garnier, et des grands magasins du Boulevard Haussmann.

A Paris toujours, plusieurs centaines de personnes, dont beaucoup de jeunes et quelques ultras du mouvement des Gilets jaunes, se sont rassemblées non loin de l'Assemblée nationale. 

Après le maintien de justesse du gouvernement, quelques jets de projectiles ont eu lieu et les policiers ont fait usage de leur spray lacrymo pour faire reculer des manifestants, très encadrés par les forces de l'ordre, a constaté un journaliste de l'AFP. "Bouuuuuh (la motion) n'est pas passée", ont hué les manifestants avant qu'un cortège commence à s'ébranler en scandant: "On est là".

Des manifestations se sont également tenus à Strasbourg, Lille, Dijon, Bordeaux et plusieurs autres villes grandes et moyennes. Dans la matinée, plusieurs manifestations ont provoqué d'importantes perturbations du trafic à Rennes.

En attendant une nouvelle journée d'actions le 23 mars à l'appel de l'ensemble des syndicats, la grève s'est durcie dans les raffineries et les éboueurs poursuivent leur mouvement à Paris, Rennes ou Nantes. De premières stations services ont indiqué ce lundi être à sec. Des stations principalement situées dans le sud-est et les préfectures du Vaucluse et le Gard.

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