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Richemont pourrait peiner à vendre Lancel pour 500 millions d'euros

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23 sept. 2013

ZURICH, 23 sept 2013 (AFP) - Le groupe suisse Richemont, le numéro deux mondial du luxe, pourrait peiner à vendre la marque de sacs à main Lancel pour 500 millions d'euros, le chiffre évoqué dans les rumeurs qui circulent dans la presse, selon des analystes interrogés par l'AFP.

"La société a clairement dit qu'elle cherchait à redresser (les sociétés) sous-performantes ou qu'elle les vendrait", a rappelé Jon Cox, analyste chez Kepler Capital Markets, à l'AFP. "Je soupçonne que les ventes de Lancel sont inférieures à 200 millions d'euros, et en conséquence quelque chose plus proche de 400 millions d'euros est plus probable", a-t-il estimé.

Lancel automne-hiver 13. Photo: Lancel.


Dans une note publiée vendredi, René Weber, analyste chez Vontobel, avait de son côté évoqué le chiffre de 200 millions d'euros, ce qui correspond également selon lui, au chiffre d'affaires annuel de la marque. "Le prix de 500 millions d'euros évoqué dans les rumeurs est clairement trop élevé et nous l'estimerions plutôt à 200 millions d'euros", avait-il pointé.

Richemont, le groupe propriétaire de la maison de joaillerie Cartier, publie ses ventes par division mais ne donne jamais de détails sur les recettes de ses marques. Selon René Weber, une cession de Lancel constituerait cependant un pas dans la bonne direction dans la mesure où elle démontrerait la volonté du groupe de s'attaquer à ses activités sous-performantes.

Fondée en 1876 à Paris par Angèle Lancel, la société était entrée dans le giron de Richemont en 1997 mais a été un "enfant à problème" au cours des dernières années, a souligné l'analyste. La marque s'était lancée dans une véritable course aux emplacements entre 2004 et 2008, doublant ainsi le nombre de ses boutiques, a-t-il retracé. En perte durant l'exercice 2009/2010 décalé, elle avait cependant été contrainte de faire machine arrière, en mettant l'accent en particulier sur la France, de loin son plus gros marché, bien que la marque soit également très appréciée en Russie, en Chine et au Moyen Orient.

Selon des informations de presse, Richemont aurait confié à la banque japonaise Nomura Holdings un mandat afin de trouver un acquéreur pour la marque française, connue notamment pour son sac à main créé en hommage à l'actrice Brigitte Bardot. Contactée par l'AFP, la société Richemont a indiqué qu'elle ne commentait jamais les rumeurs de marché.

En mai, Johann Rupert, le fils du fondateur et président du conseil d'administration, avait fait savoir qu'il n'excluait pas de vendre les marques dont les performances s'étaient avérées décevantes. Le départ peu après de Marty Wikstrom, qui pilotait la division de mode et accessoires, n'avait alors fait qu'alimenter les rumeurs.

"Il ne sera pas difficile de trouver un acquéreur pour Lancel", a commenté un analyste qui a requis l'anonymat. "Il y aura toujours un fonds d'investissement pour la reprendre. Mais la difficulté sera probablement de la vendre à un prix qui soit acceptable pour Richemont", a-t-il pointé. Lancel représente cependant une fraction minime de ses ventes, ce qui laisse cependant à Richemont l'option de relancer la marque.

Richemont réalise plus des trois quarts de son chiffre d'affaires dans la joaillerie et l'horlogerie, des segments à forte marge, à travers un portefeuille de marques qui inclut notamment la maison de joaillerie Van Cleef & Arpels et les montres de prestige Vacheron Constantin et Jaeger-LeCoultre.

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