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8 oct. 2012
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Rob Langtry (Woolmark): "Nous voulions combler une faille générationnelle autour de la laine"

Publié le
8 oct. 2012

Rob Langtry

La société australienne à but non lucratif dédiée à la promotion de la laine lance "An Extraordinary Matter". Un ouvrage qui entend montrer les utilisations possibles de la laine au travers du regard de grands noms. D&G, Ferragamo, Givenchy, Jacobs, Karan, Lanvin ou encore Missoni ont ainsi répondu présent. L’occasion de revenir sur la campagne de promotion de la laine initiée il y a trois ans avec Rob Langtry, directeur de la stratégie et du marketing de Woolmark Company.

FashionMag.com: Après des années de silence, pourquoi avoir décidé de relancer une communication sur la laine ?
Rob Langtry: Si vous regardez le marché de la mode et du textile sur ces 20 dernières années, vous voyez que l’évolution la plus active a été celle de la laine. Mais il y a trois ans, nous faisions face à une réalité: il y avait une faille générationnelle autour de la laine. Les nouveaux consommateurs connaissent en effet mal la matière. Moins que leurs parents. De fait, il y a trois ans, nous avons décidé de nous relancer dans le marketing. Nous avons commencé par le Royaume-Uni, avec le soutien du Prince de Galles, avant d’élargir à l’ensemble des marchés.

FM: Comment traduisez-vous cette volonté actuelle de communiquer sur l’aspect créatif ?
RL: Et bien vous avez pu voir dans Vogue France, au moment des défilés, un livret Woolmark dédié à la laine et faisant appel à des designers célèbres. Nous avons fait quelque chose de semblable en Italie. Les principales maisons italiennes ont répondu présent. Mais cela va au-delà de nos propres actions, à présent Donatella Versace a récemment dédié 7 minutes à la laine dans une allocution et Vivienne Westwood a choisi de parler des qualités de cette matière sur son site Internet.

FM: Vous percevez donc un changement d’état d’esprit face à la laine ?
RL: Je marchais récemment sur Regent Street, et je dois dire que je n’avais jamais vu autant de laine en vitrine. Je pense que l’industrie de la mode est désormais très intéressée par la matière. De même que les consommateurs. Ils veulent porter de la laine par réaction à toutes ces choses synthétiques, mais également parce que l’image de la laine a changé. Elle revient en grâce parce qu’elle a su évoluer. C’est pour cela que notre campagne va durer encore trois ans.

FM: Pensez-vous que les velléités écologiques croissantes ont participé à cette évolution ?
RL: Je pense que les messages sur le développement durable prennent une importance croissante. Mais pour moi, cela n’est pas que l’enjeu de cette décennie. Cela va bien au-delà. Et je pense que la laine joue un rôle de taille dans cette lutte. Commercialement, nous ne voulons pas vendre un plus gros volume de laine. Mais nous voulons que les clients prennent l’habitude de se tourner vers cette matière.

FM: Tout comme les jeunes stylistes, au travers des prix décernés par Woolmark ?
RL: Il faut se rappeler qu’en 1954, l’International Woolmark Prize avait été remis à deux inconnus: Karl Lagerfeld et Yves Saint Laurent. Aujourd’hui, ce prix demeure un grand événement dans le monde des jeunes designers. Avec un prix de 100 000 dollars à la clé pour financer un défilé, le prix sera remis par un jury composé du Who’s Who de la mode. Et le vainqueur pourra voir sa collection vendue chez Harvey Nichols (Royaume-Uni), Joyce (Chine), Eickhoff Koenigsallee (Allemagne), Bergdorf Goodman (USA) et David Jones (Australie).

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