Auteur :
Céline Vautard
Céline Vautard
Publié le
6 mai 2010
6 mai 2010
Romans, la ville de la chaussure, en ébullition
Auteur :
Céline Vautard
Céline Vautard
Publié le
6 mai 2010
6 mai 2010
Alors que Robert Clergerie, toujours implanté à Romans sur Isère, fête cette année 30 ans de création, le groupe Royer ambitionne de redéployer deux autres fleurons de la ville: Stéphane Kélian et Charles Jourdan. Le made in France serait-il de retour ?
Robert Clergerie avec son équipe de style à Romans - Photo : Céline Vautard |
Va-t-on assister à un réveil de la belle endormie ? A Romans sur Isère, capitale de la chaussure en France, tous aimeraient le croire. De fait, il est loin le temps où l’industrie locale de la chaussure faisait travailler 5 000 ouvriers et ouvrières au début du XXème siècle mais également les années 1960 où 650 000 paires étaient produites par an. Pourtant l’histoire est là et certains n’ont pas baissé les bras.
C’est le cas de Robert Clergerie dont la marque, lancée en 1980, fait de la résistance. Formé chez Charles Jourdan, l’homme reprend en 1978 la SRC (Société Romanaise de la Chaussure) et crée deux ans plus tard sa propre collection. Passionné, Robert Clergerie qui était pourtant parti à la retraite en 2001, apprenant en 2004 que ses repreneurs allaient déposer le bilan, décide de la reprendre. C’est chose faite le 13 janvier 2005. Depuis, l’atelier poursuit son activité en employant 170 personnes et en continuant à produire 110 000 paires par an. Du véritable 100 % made in France.
Les collections Robert Clergerie sont 100% made in France fabriquées à Romans sur Isère - Photo : Céline Vautard |
Produire made in France c’est également ce qui semble animer le groupe Royer qui, en rachetant les griffes Stéphane Kélian et Charles Jourdan en 2008, ambitionne de redéployer ces deux fleurons de la chaussure française.
"Nous commençons tout juste à structurer notre pôle luxe qui comporte les deux griffes, explique Stéphane Grimault, responsable du département. Si notre métier chez Royer est plutôt le négoce de mass market, nous devons aujourd’hui apprendre un nouveau métier qui est la fabrication de belle facture. Il nous faut donc acquérir un savoir-faire".
Pour ce faire, le groupe Royer redémarre avec un petit atelier d’une quinzaine de personnes à Bourg de Péage, commune voisine de Romans, et explique faire appel à des sous-traitants de la région pour plusieurs étapes de fabrication. "Il nous faut mettre en place tout un modèle économique pour redéployer ces deux fleurons de la ville", poursuit Stéphane Grimault.
Pour y parvenir, le groupe a fait appel à Alexandra Neel chez Charles Jourdan. La créatrice de chaussures signe sa première collection pour le printemps-été 2010. L’idée: conserver l’ADN de la marque tout en la modernisant. Du côté de Stéphane Kélian, Royer confie être en quête "d’une pointure" pour prendre le contrôle du style.
Nouvelle boutique Stéphane Kélian avenue François Ier à Paris |
En parallèle, le magasin Stéphane Kélian de la rue François Ier à Paris a été remodelé, tandis qu’à ses côtés vient tout juste d’être inauguré la nouvelle boutique Charles Jourdan. "Romans nous tient à cœur et nous voulons vraiment faire revivre l’industrie française", s’enthousiasme Stéphane Grimault.
Un renouveau qui pourrait aussi redonner un nouvel élan à la création de chaussures made in France. "Le gros problème de la chaussure aujourd’hui c’est qu’il y a de moins en moins de jeunes talents qui s’y intéressent et de fait, il n’y a plus de production en France … ou si peu", conclut Robert Clergerie. L’appel est lancé !
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