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13 janv. 2017
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Royaume-Uni : malgré le Brexit, les magasins ont fait le plein à Noël

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AFP
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13 janv. 2017

Les supermarchés et grands magasins ont fait le plein à Noël au Royaume-Uni, témoignant d'un vent d'optimisme qui souffle sur la consommation britannique plus de six mois après le vote pour le Brexit.


Des clients dans le grand magasin Selfridges à Londres le 26 décembre 2016 - AFP


Les grandes enseignes du pays ont dévoilé cette semaine leurs chiffres de ventes pour Noël qui représente le moment le plus important de l'année pour le secteur.

Pour Ray Gaul, analyste au sein du cabinet spécialisé dans la consommation Kantar, ces résultats sont « fabuleux pour les distributeurs et démontrent la résistance des consommateurs britanniques » depuis le référendum pour la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne.

Ces publications ont de quoi rassurer sur l'appétit des ménages britanniques au tournant de la nouvelle année, en dépit des incertitudes entourant le Brexit, tout en confirmant que l'économie britannique tient bon contrairement aux craintes nées des résultats du vote.

Parmi les raisons derrière ce dynamisme, il est possible d'imaginer que la plupart des Britanniques ayant voté pour le Brexit n'ont pour l'heure pas de raison de changer leurs habitudes.

Les consommateurs « sont optimistes » et les chiffres de ventes « suggèrent qu'ils sont rués dans les magasins », confirme Neil Wilson, analyste chez ETX Capital.  « Nous nous attendions à des chiffres convenables mais ils semblent avoir été meilleurs que nous pensions », reconnaît-il.

Le premier groupe britannique de supermarchés, Tesco, a dévoilé jeudi une hausse de ses ventes au Royaume-Uni, à données comparables (c'est-à-dire en comparant avec le même nombre de magasins), de 0,7 % pour Noël et de 1,7 % lors de la période de trois mois close fin novembre. La bonne tenue des ventes de Tesco rejoint les publications encourageantes ces derniers jours de ses concurrents Morrisons et Sainsbury's.

Même la vénérable enseigne Marks & Spencer a surpris par la solidité de ses ventes en particulier dans les vêtements, activité qui a progressé après des trimestres de déprime. Cette performance est en outre bienvenue après le récent discours pessimiste du groupe d'habillement Next.

Les Britanniques ont également franchi en masse la porte des grands magasins, comme le montrent les chiffres de vente en progression du spécialiste des vêtements bon marché Primark ou des enseignes diversifiées et plus haut de gamme comme John Lewis et Debenhams.

Gare à l'inflation

Ces bonnes nouvelles laissent penser que la consommation des ménages est restée dynamique sur les derniers mois de l'année, ce qui est de nature à nourrir la croissance britannique, dont les économistes estiment qu'elle dépassera les 2 % sur l'ensemble de 2016.

Avant les chiffres officiels des ventes au détail, prévus le 20 janvier, une étude publiée en début de semaine par la fédération des commerçants britanniques (BRC) et le cabinet KPMG a montré qu'elles avaient progressé de 1,7 % en décembre sur un an.
Tout n'est pas rose pour autant pour les consommateurs, ne serait-que parce qu'ils n'ont pas tous les moyens financiers nécessaires à leur soif d'achat.

Neil Wilson estime que si les ventes sont rassurantes c'est que les ménages ont de plus en plus recours à l'endettement à travers leurs cartes de crédit, ce qui témoigne certes d'une certaine confiance dans l'avenir mais peut faire courir des risques à terme, d'autant que les salaires n'augmentent pas très vite.

Les consommateurs tirent parti depuis des années d'une véritable guerre des prix sur le marché britannique, très concurrentiel entre enseignes historiques et discounters. Mais le secteur doit composer ces derniers mois avec la chute de la livre consécutive aux incertitudes entourant le Brexit qui renchérit le coût des biens importés, au risque de voir les prix dans les magasins finir par grimper.

Tesco, la première enseigne en termes de part de marché au Royaume-Uni, précise ainsi avoir travaillé dur avec ses fournisseurs pour « minimiser l'impact sur les clients des pressions inflationnistes qui ont commencé à émerger sur le marché ».

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