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5 oct. 2021
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Salaires, assurance chômage, retraites: les syndicats donnent de la voix

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AFP
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5 oct. 2021

A Paris, plusieurs milliers de personnes, sous forte présence policière, se sont élancées peu après 14H00 de la place de la République vers Opéra, ont constaté des journalistes de l'AFP. La banderole de tête proclamait: "retraites, salaires, services publics, assurance chômage, non à la régression sociale, non au pass sanitaire comme outil de répression".


Manifestation à Bordeaux le 5 octobre 2021 dans le cadre d'une journée d'action pour les salaires - AFP


"Jeunes actifs, chômeurs et retraités, c'est tous ensemble qu'il faut lutter. Jeunes actifs, chômeurs et retraités, c'est tous ensemble qu'on va gagner", clamaient les manifestants.

"On ne va pas attendre le lendemain de l'élection présidentielle pour augmenter les salaires", a résumé avant le départ le leader de la CGT, Philippe Martinez, qui avait réclamé la veille des "réponses urgentes". "Il y a un problème de salaires dans ce pays", a-t-il insisté, rappelant que son syndicat réclamait une hausse de 20% du Smic.


Yves Veyrier (FO) reçu par Jean Castex à Matignon le 1er septembre 2021 - AFP/Archives


La question des salaires, "les augmentations de prix qui sont venues accentuer la pression sur le pouvoir d'achat montrent à quel point elle est centrale", a relevé de son côté Yves Veyrier, secrétaire général de Force ouvrière, réclamant une "revalorisation urgente de tous ces métiers scotchés au Smic" et disant s'adresser "autant à ceux qui nous gouvernent qu'à ceux et celles qui aspirent à nous gouverner demain".

"On revendique un Smic à 1.700 euros net et une augmentation des pensions pour qu'il n'y ait pas de pension de retraite au-dessous" du Smic, a résumé le co-délégué général de l'union syndicale Solidaires Simon Duteil.


Manifestation à Montpellier le 5 octobre 2021 pour les salaires - AFP


Quelque 200 points de rassemblement étaient prévus sur l'ensemble du territoire, selon la CGT. A Marseille, le cortège a rassemblé plusieurs milliers de personnes en fin de matinée, a constaté une journaliste de l'AFP. A Lyon, la police a décompté 2.300 participants (6.000 selon la CGT). A Nantes ils étaient entre 2.400 et 3.500 selon les sources, et à Rennes entre 1.600 et 2.000. A Grenoble, les manifestants étaient 1.400 selon la police et quelque 300 personnes au total s'étaient également rassemblées dans la matinée à Ajaccio et Bastia, selon les préfectures.


À la RATP, "le trafic sera normal" sur les réseaux "métro, RER (A et B) et tramway, sauf le tramway T3 A qui sera très perturbé" - AFP/Archives


L'appel à la grève qui accompagnait cette journée de manifestations était cependant assez peu suivi dans les transports, la SNCF ayant prévu un trafic "normal" pour les TGV, et "quasi normal" pour les TER, hormis des perturbations en Normandie. À la RATP, le trafic était normal sur les réseaux métro, RER (A et B) et tramway, sauf le tramway T3 A, "très perturbé".

Dans l'Education nationale, le ministère signalait en milieu de journée 4,06% de grévistes en moyenne parmi les enseignants.

Surenchère



Les syndicats CGT, FO, Solidaires, FSU, ainsi que les organisations de jeunesse Fidl, MNL, Unef et l'UNL, avaient appelé à cette journée interprofessionnelle de grève et de manifestation le 30 août.


Manifestation à Bordeaux le 5 octobre 2021, notamment pour les salaires - AFP


Outre la revalorisation du Smic, ils soulignent dans un texte commun "l'urgence de revaloriser les grilles de classifications des branches professionnelles", mais aussi "le point d'indice de la fonction publique, les pensions, les minima sociaux et les bourses d'étude".

A Marseille, les revendications salariales étaient largement mises en avant par les manifestants, parmi lesquels les employés du secteur médical ou médico-social étaient nombreux.

Selon Ahamada Adjibou, éducateur de personnes handicapées et délégué FO, "plus personne ne veut venir travailler dans l'associatif médico-social, vu les petits salaires (1.800 euros net pour un éducateur avec 10 ans d'expérience). Résultat: on prend des intérimaires, ce qui est désastreux pour les patients suivis qui ont besoin de continuité".

Partout en France, les rangs des manifestants étaient grossis par les opposants à la réforme de l'assurance chômage, entrée en vigueur vendredi, et qui aboutit à réduire les indemnités des chômeurs "permittents", enchaînant contrats courts et périodes de chômage.

L'ensemble des syndicats devraient déposer des recours contre la réforme cette semaine, et notamment le premier d'entre eux, la CFDT, qui n'a cessé de la dénoncer mais ne s'est pas jointe aux manifestants mardi.

Autre point de vigilance, la question des retraites, qui continue de planer sur la fin de mandat d'Emmanuel Macron et sera un sujet incontournable de la campagne présidentielle.

A Rennes, Michèle, 64 ans, infirmière à la retraite, a dit espérer une "révolution". Elle est venue pour "montrer (son) mécontentement par rapport à tout ce que Macron prépare sur le pouvoir d'achat, les retraites, la situation des étudiants".

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