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10 avr. 2019
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Salon du Meuble : la mode fait swinguer Milan

Publié le
10 avr. 2019

Le Salon du Meuble à Milan s’est transformé en énorme caisse de résonance pour les maisons de luxe. Jamais comme en cette année, les griffes n’avaient été aussi présentes avec des initiatives en tout genre organisées au Fuorisalone, soit le programme « off » du Salone del Mobile, déployé en parallèle du salon dans toute la ville. De fait, les soirées fashion comptent parmi les plus courues de cette Design Week, à en juger par la foule qui se presse devant chaque événement, tout comme les initiatives les plus exclusives réservées à quelques happy few, qui font de Milan le lieu où il faut absolument être cette semaine.


Angela Missoni reçoit dans sa « home sweet home » avec l'artiste Alesandra Roveda - Missoni


Chaque soir, les rues de la capitale lombarde sont envahies par une horde de passionnées de design et architectes, mais aussi d’innombrables touristes qui veulent vivre cette expérience immersive et se laisser emporter par le spectacle d’installations aussi inattendues que spectaculaires. La ville vibre tous les jours dans une atmosphère festive, offrant son lot de surprises.

Mercredi, par exemple, une poignée d’heureux élus a pu découvrir « la chambre des merveilles » imaginée par le styliste Massimiliano Giornetti, qui a œuvré notamment pendant 17 ans chez Salvatore Ferragamo. Une collection capsule de meubles réalisée en collaboration avec l’entreprise florentine Artecornicidesign, exposée juste le temps d’une journée dans les magnifiques salles décorées de fresques de la galerie d’art Tommaso Calabro, qui vient d’ouvrir ses portes dans un palais du XVIIème siècle au cœur de Milan.

« C’est une collection de "haut mobilier" un peu à la manière de la haute couture avec uniquement des pièces artisanales qui racontent un voyage onirique dans le monde du décor. J’ai voulu récupérer ce goût très italien pour la décoration, en me laissant inspirer aussi par ma fascination pour l’Orient », explique le styliste, qui a quitté depuis peu la direction artistique de Shanghai Tang et travaille sur des projets personnels. Boîtes en laque, paravents en bois incrustés de petits tableaux, meubles peints avec des motifs luxuriants constituent cette ligne qui sera vendue dans une sélection restreinte de boutiques.


Massimilano Gironetti devant la pièce forte de sa collection - DR


La veille au soir, mardi 9 avril, c’est Christian Dior qui a créé l’événement en investissant la célèbre enseigne milanaise Antonia. Musique, champagne et spectacle de danse classique étaient au menu de cette soirée exclusive, tandis que la marque occupait les vitrines et un espace important de la boutique avec une sélection de sa collection été 2019.

« Je connais Antonia depuis très longtemps. C’est une initiative vraiment spéciale car, habituellement, Christian Dior n’est pas vendue dans les boutiques multimarques », nous explique la directrice artistique, Maria Grazia Chiuri. « Je tenais à être présente à Milan pour soutenir aussi The Unexpected Subject, qui vient d’ouvrir au Frigoriferi Milanesi grâce au support de Dior, l’un des principaux mécènes de cette exposition. Elle met en avant la relation entre arts visuels et mouvement féministe, un thème qui me tient à cœur », poursuit-elle.

Un peu plus loin, les fêtes se multipliaient dans un quartier de Brera bondé. Hermès présentait sa toute nouvelle collection pour la maison dans le grand espace de la Pelota avec musicien et petits fours. Etro recevait dans sa boutique de la via Pontaccio dédiée à sa ligne de maison, tandis que juste en face, Philosophy by Lorenzo Serafini, la ligne jeune d’Alberta Ferretti, envahissait le multimarque Clan avec un pop-up store sur le thème des nomades. Une rue plus loin, Angela Missoni dévoilait dans son showroom une installation haute en couleur réalisée par l’artiste Alessandra Roveda.


La foule se presse devant la boutique Antonia pour participer à l'événement Dior - ph Dominique Muret


Dès lundi (8 avril), plusieurs marques avaient déjà lancé leurs initiatives, histoire de gagner en visibilité avant l’ouverture officielle du Salon du Meuble, qui a débuté mardi et se tient jusqu’au dimanche 14 avril. Vogue Italie a ainsi ouvert ses bureaux, totalement réaménagés pour l’occasion par des designers et des stylistes, tels que Jonathan Anderson, qui a imaginé un bureau à la fois relaxant et spirituel, ou le dessinateur et décorateur Pierre Marie, qui collabore souvent avec Hermès. Ce dernier a conçu le papier peint poétique du couloir et la « talent room ».

De son côté, Tod’s a mis sur pied pour la première fois un projet à part entière dédié au salon du meuble, « No_Code Shelter: Stories of Contemporary Life », investissant un grand espace au sein du musée de la Science et de la Technologie Leonardo Da Vinci. L’idée était d’explorer les différentes manières dont est appréhendée la vie contemporaine à travers des entretiens réalisés avec huit personnalités, dont des artistes, designers et créateurs de différents âges et origines. Ces entretiens sont projetés sur des écrans installés chacun dans une sorte de hutte-cabane revisitée par l’architecte Andrea Caputo, qui a signé l’installation.

Autre installation originale, celle proposée par Cos, l’enseigne plus haut de gamme du groupe H&M, conçue par l'architecte français Arthur Mamou-Mani, qui a construit une structure composée de 700 cônes-corbeilles en bois et bioplastique aérien et transparent, imprimés en 3D, se déployant dans la cour et le jardin de l’historique Palazzo Isimbardi sous forme d’arche géante.


Un détail de l'installation proposée par Cos dans le Palais Isimbardi - ph Dominique Muret


Le soir même, Giorgio Armani a embrasé le quartier de Tortona, où est né le Fuorisalone, avant d’essaimer dans tout Milan avec l’inauguration de l’exposition « The challenge-Tadao Ando », dédiée au célèbre architecte japonais au sein de son musée Armani/Silos.

L’occasion de se plonger dans l’œuvre du Japonais qui a travaillé notamment pour de grands noms de la mode. A l’instar de Giorgio Armani, pour qui il a édifié le théâtre Armani, mais aussi de François Pinault, pour lequel il planche actuellement à la rénovation et à l’extension de la Bourse du commerce à Paris, ou encore de Luciano Benetton, pour qui il a réalisé le centre Fabrica. Le patriarche du groupe de Trévise était présent d’ailleurs à l’inauguration aux côtés d’autres personnalités.

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