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22 nov. 2012
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Samuele Sorato: "Nous ouvrons la première banque en langue chinoise en Italie"

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22 nov. 2012

La Banca Popolare di Vicenza inaugure le 7 décembre à Prato, ville toscane qui accueille la troisième communauté chinoise d’Europe, très active dans le textile et la mode, la première agence bancaire italienne en langue chinoise. Le directeur général explique le projet et détaille les initiatives lancées par cette banque, leader dans la région du Nord-Est, pour aider les PME de la mode à affronter la crise et à se développer à l’international.

Samuele Sorato, directeur général de la Banca Popolare di Vicenza


FashionMag.com: Vous inaugurez sous peu votre première agence en langue chinoise à Prato. Comment est né ce projet ?
Samuele Sorato: C’est une initiative unique en Italie ! Nous avons déjà une clientèle chinoise, mais qui n’utilise pas tous nos services. Cette agence, installée au centre de Prato, qui pourra compter au départ sur trois ou quatre employés chinois, nous semblait la meilleure manière pour démarrer un parcours de collaboration avec cette communauté si active dans l’économie de Prato et pas seulement. D’une part, nous sommes intéressés à mieux connaître leurs entreprises, d’autre part nous voulons abattre leur défiance et changer certaines de leurs habitudes de transactions, en les invitant à utiliser d'autres modes de paiement que l’argent liquide.

FM: Le siège de votre banque se trouve à Vicence, en Vénétie au cœur d’une région très active dans le textile et l’habillement. Quelle est la situation pour les entreprises de mode du Nord-Est ?
SS: Les districts du textile, de l’orfèvrerie et du cuir ont beaucoup souffert de la crise. Surtout les PME qui n’avaient pas investi dans la recherche ou sur leur label, ou encore les sous-traitants. De grandes marques qui s’appuyaient sur ces PME familiales ont délocalisé leur production à l’étranger. Beaucoup ont été contraintes de fermer, à défaut de se faire racheter. D’autres entrepreneurs ont investi en revanche dans le management. En valorisant leur propre nom et en se focalisant sur le produit, ils sont parvenus à survivre.

La banque en langue chinoise de Prato


FM: L’accès au crédit pour les entreprises de la filière mode en Italie reste pourtant très difficile, accentuant leurs difficultés…
SS: Nous sommes l’une des rares banques italiennes à avoir multiplié les prêts auprès des entreprises au lieu de les restreindre. Ils ont triplé en quatre ans par rapport à la moyenne du système bancaire italien. Cela nous a pénalisés car, notre risque augmentant sur les prêts, les agences de notation nous ont déclassés. Certes nos créances en souffrance ont augmenté. Mais nous avons mis en place une équipe chargée d’intervenir auprès des entrepreneurs dès qu’ils sont en difficulté, alors qu’auparavant ces problèmes étaient du ressort de notre bureau juridique et émergeaient très tard, parfois trop tard.

FM: Quel type de soutien apportez-vous aux PME de la mode pour se développer à l’international ?
SS: Nous avons ouvert des bureaux de représentation à Sao Paulo, Hong-Kong, Shanghai et New York, tandis qu’un autre est en phase d’ouverture à Moscou. Nous offrons toute une série de services de soutien aux entreprises sur place. Nous avons par ailleurs signé des accords commerciaux avec les principales banques de ces pays: 51 au total, dont la State Bank of India et la Bank of China. Pour favoriser les exportations de nos clients entrepreneurs, nous avons mis en place un système original qui nous permet d’anticiper auprès de ces banques locales des financements réservés aux importateurs de produits italiens.

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