CHICAGO (Etats-Unis), 8 août 2006 (AFP) - Le groupe américain de produits de grande consommation Sara Lee a publié mardi un bénéfice net de 8 millions de dollars pour son quatrième trimestre 2005/06, et de 555 millions sur l'ensemble de l'exercice, en recul de 23 % sur 2004/05 en raison de lourdes provisions exceptionnelles.

Caraco en coton de la collection Dim (propriété du groupe Sara Lee) printemps-été 2006

En 2004/05, le groupe avait dégagé un bénéfice net de 719 millions de dollars, a rappelé Sara Lee dans un communiqué.

La rentabilité lors de l'exercice écoulé (clos le 1er juillet) a pâti de lourdes provisions liées à la restructuration du groupe, aux indemnités de départ des employés licenciés, et à la dépréciation du portefeuille de marques. Ces provisions ont ainsi réduit de 25 % le bénéfice par action (BPA), a souligné le groupe.

Hors éléments exceptionnels, le BPA annuel ressort à 1,18 dollar, là où les analystes tablaient sur 1,17 dollar d'après la valeur médiane de leurs prévisions calculée par l'agence First Call.

Le chiffre d'affaires annuel s'affiche à 15,94 milliards de dollars, en très léger recul de 0,5 % sur un an. Les analystes s'attendaient à 16,65 milliards, toujours d'après First Call.

Vers 15H10 GMT à la Bourse de New York, l'action Sara Lee cédait 2,94 % à 16,50 dollars.

Malgré une hausse de 3% au quatrième trimestre, les ventes en volume n'ont pas progressé au cours de l'exercice. Elles ont été "sans relief", a indiqué le groupe, mettant en cause une réduction de son périmètre.

Fin juin le groupe avait annoncé la vente à l'américain Smithfields Foods de ses activités dans la viande et la charcuterie en Europe (marques Aoste, Justin Bridou, Cochonou, etc...).

La restructuration, qui dure depuis deux ans et s'est traduite par des milliers de suppressions d'emplois, a aussi vu Sara Lee se séparer des marques Dim, Playtex et Courtaulds dans le textile, et céder Tupperware.

Le groupe a précisé mardi son projet de cession en vue d'une cotation en Bourse (spin-off) de sa division de sous-vêtements et T-shirts Hanesbrands, correspondant au reste de ses activités textile après les désinvestissements en Europe.

Sara Lee espère finaliser le 5 septembre cette opération qui va déboucher sur un paiement exceptionnel de 2,4 milliards de dollars, selon le communiqué. Sara Lee et Hanesbrands seront deux sociétés complètement indépendantes l'une de l'autre après ce spin-off.

Malgré les difficultés rencontrées cette année, quelques réussites donnent des raisons d'espérer, a résumé la direction mardi, se disant notamment satisfaite des performances des activités de viandes et de boulangerie en Amérique du Nord et des gains de parts de marché dans les boissons (cafés) à l'international.

"Et même si l'année a été difficile pour l'activité de produits ménagers et de soins corporels, les tendances se sont améliorées en fin d'exercice, notamment avec le lancement extrêmement réussi du (désodorisant d'intérieur) Ambi Pur 3Volution au Royaume-Uni", a ajouté la PDG Brenda Barnes, cité dans le communiqué.

Mme Barnes s'est dite "fermement" convaincue que Sara Lee deviendra "une entreprise à la marge d'exploitation de 12 %". "Cependant, vu les difficultés en 2004/05 et 2005/06, nous n'atteindrons pas ce seuil avant que l'exercice 2009/10 ne se soit écoulé", a-t-elle ajouté.

Au quatrième trimestre 2005/06, le groupe a affiché un bénéfice net de 8 millions de dollars contre une perte nette de 148 millions sur la même période l'an passé.

Hors éléments exceptionnels, le bénéfice par action ressort à 31 cents, là où les analystes tablaient sur 28 cents, d'après First Call.

Le chiffre d'affaires du quatrième trimestre a progressé de 1,8 % à 4,1 milliards, alors que les analystes s'attendaient à 4,23 milliards.