TOKYO, 9 août 2006 (AFP) - Trois anciens comptables de la filiale japonaise du cabinet d'audit international PricewaterhouseCoopers ont été condamnés mercredi à des peines de prison avec sursis, pour leur complicité dans la faillite frauduleuse en 2004 du géant des cosmétiques nippon Kanebo.

Corner Kanebo dans un grand magasin de Tokyo Photo : Yoshikazu Tsuno/AFP

Un des anciens comptables, Kuniaki Sato, a été condamné par le Tribunal du district de Tokyo à 18 mois de prison avec sursis et les deux autres, Kazutoshi Kanda et Seiichiro Tokumi, à un an de prison avec suris.

"Leur crime a altéré significativement la confiance du public envers les cabinets d'audit et les comptables. C'est une honte qu'ils aient manqué au plus haut devoir du comptable certifié, celui de moralité professionnelle, et perdu de vue le vrai but de l'audit, qui est de protéger les bénéfices des investisseurs", a déclaré le président du Tribunal, Harumitsu Mori.

Fait sans précédent, la filiale japonaise de PricewaterhouseCoopers avait écopé en mai dernier d'une interdiction d'activité de deux mois pour avoir omis de signaler les fraudes à l'origine de la faillite de Kanebo.

C'est la première fois que l'une des quatre principales firmes d'audit au Japon se voit infliger une suspension par les autorités.

PricewaterhouseCoopers a dû créer une nouvelle société pour éviter que cette suspension, qui a pris effet en juillet, n'affecte ses quelque 2.000 clients au Japon, parmi lesquelles de nombreuses grosses sociétés cotées.

Fin mars, l'ancien président de Kanebo Takashi Hoashi et l'ancien vice-président Takashi Miyahara avaient été condamnés à deux ans de prison avec sursis et 18 mois de prison avec sursis respectivement, pour avoir falsifié les comptes de leur entreprise afin de cacher sa situation financière épouvantable.

Jadis deuxième groupe japonais du secteur derrière Shiseido, Kanebo avait été placé en redressement après la découverte de ces malversations, en 2004.

Un consortium formé autour du quatrième groupe de cosmétiques japonais Kao a été désigné en décembre 2005 pour reprendre le groupe.

Quelque 410 milliards de yens (2,9 milliards d'euros) d'argent public ont entre-temps été injectés dans Kanebo pour le renflouer.