Le tribunal de Chieti a donné son feu vert afin que Sixty puisse accéder à la procédure de concordat préventif en vue d’éviter une faillite. Racheté en mai par le fonds d’investissement asiatique Crescent Hyde Park, le groupe italien de mode jeune (Miss Sixty, Energie, Killah, Murphy&Nye et RefrigiWear) se trouve confronté à de graves difficultés financières étant notamment endetté à hauteur de plus de 250 millions d’euros.

Deux rencontres convoquées auprès du Ministère italien de l’Economie avec la direction de l’entreprise, les syndicats et les nouveaux propriétaires se sont soldées par une impasse. Le 20 septembre dernier, la direction de Sixty n’a eu d’autre choix que de demander au tribunal d’ouvrir une procédure de concordat préventif afin d’éviter la faillite. Ayant obtenu lundi l’accord du tribunal, l’entreprise a désormais 90 jours pour présenter un projet. Une fois le projet approuvé par le tribunal, la société sera soumise officiellement à la procédure de concordat préventif. En attendant, toutes les créances de la société ont été gelées.

Près de 80 personnes sur les quelques 400 employés du groupe sont encore en poste au siège de Chieti, dans les Abruzzes. Mais elles devraient être mises à leur tour au chômage technique ou contraintes à prendre des congés, puisque de fait toutes les activités de l’entreprise sont à l’arrêt. Selon des informations internes à l’entreprise, Crescent Hyde Park devrait présenter un plan industriel à l’occasion de la troisième réunion convoquée par le Ministère de l’Economie le 16 octobre.

En dépit de l’ouverture de la procédure de concordat préventif, l’incertitude demeure sur le sort de Sixty. Crescent Hyde Park a racheté en effet Sixty International, société basée au Luxembourg détentrice de toutes les marques gérées actuellement par Sixty Spa, l’entreprise basée à Chieti. Or, le contrat de gestion des marques entre les deux sociétés arrive à échéance le 31 décembre 2012. "Si ce contrat n’était pas renouvelé cela signifierait la fermeture de notre entreprise à Chieti. Malheureusement, sur ce point nous n’avons eu aucune réponse", explique l’un des représentants syndicaux du personnel.