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19 sept. 2019
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Sorti du calendrier de la Fashion Week, Alexander Wang se sent "libéré"

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AFP-Relaxnews
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19 sept. 2019

(AFP) - Il défile désormais hors calendrier de la Fashion Week, a donné une touche plus intime à ses collections et lance une collaboration avec Bulgari : le designer américain Alexander Wang se dit « libéré », à l'aise dans ce monde de la mode qui doit se réinventer.


Alexander Wang a lancé sa marque en 2005, à l'âge de 22 ans. Kena Betancur / AFP


Longtemps présenté comme le petit génie de la mode new-yorkaise, avec un premier défilé à 23 ans, Alexander Wang est désormais un incontournable, une référence, lui dont la maison fêtera l'an prochain ses quinze ans. « Je prends mon travail au sérieux, mais je ne me prends pas très au sérieux », confie-t-il à l'AFP dans un sourire. « C'est dingue à quel point tout est allé vite. J'ai encore l'impression que chaque jour est mon premier. »

Depuis 2018, ce Californien d'origine, né de parents taïwanais, a rompu avec le calendrier de la Fashion Week et présente désormais ses collections en juin et décembre, sa réponse au questionnement de la mode sur la pertinence du défilé et des saisons.

« Je me sens vraiment libéré », dit le couturier de 35 ans, « enthousiaste que notre industrie change aussi rapidement », quand d'autres s'angoissent. « Cela vous pousse à sortir de votre zone de confort et à essayer de nouvelles choses », poursuit le trentenaire, au visage toujours juvénile. « Il n'y a plus de réponse unique et c'est très bien. (...) Etre perturbateur, c'est maintenant accepté. »

Alexander Wang voit aussi dans sa collaboration avec Bulgari l'illustration d'une nouvelle ouverture du luxe, qui évolue pour rester pertinent. « Il y a dix ans, ça aurait peut-être fait un peu plus réagir », dit-il, « mais aujourd'hui, c'est concevable que deux marques très différentes dialoguent. »

Pour le joaillier italien, qui s'est progressivement diversifié dans l'horlogerie, les accessoires et l'hôtellerie, Alexandre Wang a réalisé une ligne de sacs à main, série limitée qui sortira officiellement le 23 septembre. Le designer à la longue chevelure de jais y réinterprète le Serpenti, motif à tête de serpent qui orne les sacs d'une ligne lancée en 2012.

Lors d'un voyage à Rome, il a déterré des archives de la maison une nouvelle version de la tête ainsi qu'une référence à l'inspiration de l'emblème qui a « déclenché quelque chose » chez lui : la femme pécheresse. A l'arrivée, des sacs qu'il a voulu « intergénérationnels », mais aussi pratiques, avec plus de poches et de manières possibles de les porter.

"Qu'essayons-nous de dire ?"

« Le but d'une collaboration », explique le designer, « c'est de créer quelque chose de nouveau et de faire que les gens voient deux identités s'unir », en « une histoire qui résonne chez les gens. Que ce ne soit pas une collaboration furtive qu'on ait oubliée dans une semaine, un mois ou un an. »

Pionnier dans la réinvention du sporstwear, qui inonde aujourd'hui la mode jusqu'aux plus grands noms européens du luxe, Alexander Wang voit se concrétiser sa vision du mélange entre influences, de la rue à la Haute Couture. « Il y a une reconnaissance pour d'autres marques, d'autres façons de s'habiller, d'autres manières de parler de création qui n'existait pas auparavant », se félicite-t-il.

Alexander Wang dit se nourrir des collaborations auxquelles il a participé, avec Bulgari mais aussi Adidas ou Uniqlo, pour faire évoluer sa marque. « Je ne suis pas le genre à m'enfermer dans une pièce, dessiner pendant une semaine et transmettre le tout », assure le designer à l'énergie communicative. « J'aime les conversations, le dialogue, avoir un retour direct. »

Depuis qu'il a quitté le calendrier traditionnel de la Fashion Week, Alexander Wang s'est replongé dans ses racines chinoises pour livrer des collections plus personnelles. « Sur ces trois dernières collections, j'ai essayé de restituer davantage mon état du moment », dit celui qui se sent totalement en phase avec l'appétit des millennials pour des marques qui incarnent des valeurs. « Tous les jours », dit-il, « je pose la question à mon équipe: qu'essayons-nous de dire ? »
 

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