Stefanel plonge dans le rouge en 2012

Auteur :

Dominique Muret

Publié le
19 mars 2013

Pénalisé par la crise, Stefanel peine à se relancer. En 2012, le groupe d’habillement italien a plongé dans le rouge affichant une perte nette de 20,1 millions d’euros contre un bénéfice net de 14,6 millions d'euros un an plus tôt. En 2011, l'entreprise de Trévise avait renoué avec les bénéfices grâce à la plus-value réalisée à travers la cession de 50% des parts qu’elle détenait dans Nuance Group, spécialisé dans le commerce aéroportuaire.

Stefanel est toutefois parvenu à améliorer ses marges, en divisant par deux quasiment sa perte d'exploitation (Ebit), passée de 38,7 millions en 2011 à 16,7 millions en 2012 et en réduisant drastiquement son déficit brut opérationnel (Ebitda) s’affichant à 3,2 millions d’euros en 2012 contre 20,5 millions un an plus tôt.

En revanche, le chiffre d'affaires a reculé de 3,6% à 186,6 millions d’euros contre 193,6 millions en 2011, tandis que l'endettement financier net a progressé, passant de 35,8 millions fin 2011 à 67,9 millions d’euros. L’enseigne a réduit ses coûts, en particulier au niveau des investissements publicitaires et des promotions. Une soixantaine de licenciements ont été actés, par ailleurs avec les syndicats, afin de récupérer en efficience, précise la société dans un communiqué.

Le groupe guidé par Giuseppe Stefanel poursuit depuis cinq ans une cure d'assainissement complexe, qui l'a amené à effectuer deux augmentations de capital en 2008 et 2010 pour un total de 90 millions d'euros. Touchée par la crise de la consommation, qui pénalise surtout les marques fortement implantées dans l’Europe méditerranéenne comme la sienne, l’entreprise n’a pas encore obtenu les résultats qu’elle attendait de son plan de relance pour se repositionner comme "griffe de luxe accessible". Pas vraiment luxe et fashion, ni bas de gamme, la marque de prêt-à-porter féminin spécialisée dans la maille se retrouve sur un segment moyen de gamme très encombré.

Le président du groupe Giuseppe Stefanel souligne néanmoins l’amélioration de son résultat opérationnel. "Les ventes montrent que nous sommes en train de déplacer toujours plus le barycentre de notre business du marché domestique aux marchés étrangers, représentant désormais 60% de notre chiffre d’affaires, grâce aussi au développement de marchés émergents comme la Russie, la Chine et l'Europe de l’Est", explique-t-il.

Aujourd'hui, Stefanel trouve son point de force dans son réseau de vente, qui compte 445 magasins à enseigne, dont 188 en gestion directe, positionnés dans toutes les principales villes d'Europe. Lancée depuis 2010 dans un vaste plan de rénovation de ses magasins avec un concept plus moderne et valorisant pour son produit, la marque a poursuivi la restructuration de ses boutiques en 2012. Elle en a par ailleurs fermé 87, tout en inaugurant 49 points de vente.