Stella McCartney veut récréer de la matière à partir de ses chutes avec Protein Evolution

Auteur :

Matthieu Guinebault

Publié le
21 déc. 2022

A compter de 2023, le spécialiste californien du traitement enzymatique des fibres de polyester et nylon Protein Evolution va prendre en charge les chutes de matières de la maison Stella McCartney, pour ensuite recréer de la matière. L'entreprise de bio-recyclage travaillera avec les fournisseurs de la marque pour identifier de potentiels débouchés pour ces matériaux dans les domaines du prêt-à-porter et des chaussures.

Le recyclage des matières textiles se heurte historiquement au fait que la plupart des matériaux utilisés sont des mélanges de fibres. Le recyclage mécanique par effilochage ne suffit pas à lui seul à séparer de façon massive certaines matières.

Le bio-recyclage mise pour sa part sur des procédés de désintégration de la matière, pour n'en laisser plus qu'une seule sur laquelle ensuite travailler.

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C'est le parti pris par la société américaine Protein Evolution qui, comme son nom l'indique, base son approche sur un procédé protéinique. L'enzyme développé permet de décomposer les textiles synthétiques, mais également les bouteilles plastiques et les pneus. Ceux-ci sont ramenés à l'état de "blocs" réutilisables sous diverses formes, et notamment sous la forme de fils. Surtout, Protein Evolution avance que le procédé rend les plastiques réutilisables presque indéfiniment, là où le recyclage classique ne permet qu'un nombre limité de cycles de réutilisation.

"La quantité effroyable de fast-fashion produite qui est ensuite mise en décharge est vraiment choquante, qu'il s'agisse des ressources naturelles utilisées ou de la simple quantité gaspillée", explique Stella McCartney dans un communiqué. "Nous espérons créer un nouveau type de polyester à partir de matériaux anciens. Fixer des objectifs climatiques est une chose, prendre des mesures significatives pour un avenir plus durable est ce qui compte vraiment."

Fin décembre 2021, Stella McCartney rendait public les chiffres d'un exercice 2020 très éprouvé par la crise. Les chiffres déposés en Angleterre concernant l'entreprise faisaient état de ventes en net recul de 38,6 millions à 28,4 millions de livres (de 45,7 à 33,6 millions d'euros).