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Paul Kaplan
Publié le
24 mars 2021
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Stella McCartney automne-hiver 2021: du pied-de-poule aux hippocampes

Traduit par
Paul Kaplan
Publié le
24 mars 2021

Stella McCartney a dévoilé mardi sa dernière collection, avant d'enchaîner sur une conférence intitulée "Stella McCartney Winter 2021"("Stella McCartney Hiver 2021") et sur plusieurs entretiens consacrés à la mode mais également au changement climatique.

 


Stella McCartney fait figure de pionnière dans le domaine de la mode durable et sa "conférence" donnait la parole à des femmes qui s'engagent dans la lutte contre le changement climatique.

Mais tout a commencé par un défilé vidéo, mis en scène à huis clos — une collection très habillée qui se projetait dans l'ère post-pandémie, lorsque les clientes de la marque britannique pourront enfin sortir de chez elles.

Tournée dans les profondeurs bétonnées de la Tate Modern à Londres, devant d'énormes piliers inclinés, la vidéo s'ouvrait sur de superbes blousons d'aviateur, tantôt beiges et surdimensionnés, tantôt vert bouteille et coupés de manière plus stricte.
 
Stella McCartney s'amuse toujours à piocher dans la garde-robe de son compagnon, à l'image de ces manteaux en pied-de-poule en nylon recyclé qui semblaient empruntés aux petits copains des mannequins, mais portés avec une nouvelle version détonnante du sac à main "Frame", doté cette saison d'une large chaîne en aluminium.

La demi-douzaine de mannequins se pavanait dans des bottes à talons en faux daim, dont certaines montaient si haut sur la cuisse qu'elles se transformaient en leggings.


Stella McCartney Automne-hiver 2021 - DR

 
Les coupes de Stella McCartney sont à la fois flatteuses et stylées, surtout pour le soir, avec d'élégantes robes courtes en laine ornées de motifs géométriques déformés, et des mailles 3D couvrant toute la silhouette, tricotées en viscose extensible provenant de forêts durables.

Et quand vient l'heure de sortir en boîte, les sirènes de la créatrice britannique enfilent des robes racées à découpes ou de généreux pantalons évasés dignes de l'âge d'or du disco. Les imprimés psychédéliques envahissent des cols roulés ajustés en soie, des survêtements, des doudounes et des robes courtes qui dévoilent la peau. 

Le tout inspiré par le chapitre "D is for Desire" de l'abécédaire McCartney a to z Manifesto.

Très attachée à ses racines anglaises, Stella McCartney ne néglige jamais la possibilité d'une averse, et propose donc de spectaculaires sahariennes en nylon et une nouvelle version de la "duck boot", déclinée dans une version ultra-technique gris mastic, avec une semelle sans solvant et biodégradable.

Pour sa vidéo, la créatrice a fait appel à une équipe de choc: les photographes Mert Alas et Marcus Piggott, la styliste Jane How, le maquilleur Daniel Kolaric, issu du Pat McGrath Labs, et le coiffeur Eugene Souleiman.

Selon la maison londonienne, 77% de la collection a été réalisée à partir de matériaux durables. Les manteaux et les tailleurs ont été fabriqués avec de la laine provenant d'exploitations sélectionnées pour leurs normes strictes en matière de bien-être animal, et pour leurs pratiques agricoles raisonnées. La même semaine, Stella McCartney a dévoilé ses premiers vêtements en Mylo, un cuir végan créé à partir de champignons. Le défilé était d'ailleurs suivi d'une vidéo de Paris Jackson dans une robe nuisette en Mylo.


Stella McCartney Automne-Hiver 2021 - DR


"Cette robe a été dessinée par mon amie Stella McCartney, la reine de la mode durable et de l'innovation. Plus d'un milliard d'animaux meurent chaque année pour subvenir aux besoins du secteur de la mode, l'élevage aggrave le changement climatique. C'est pourquoi le Mylo représente un espoir pour l'avenir de la mode, mais aussi pour l'avenir de notre planète", souligne Paris Jackson. 

Immédiatement après le défilé, Stella McCartney a enchaîné sur un entretien avec Thimali Kodikara, la productrice du podcast préféré de la styliste, "Mothers of Invention".

"Ce que j'aime dans votre travail, c'est que vous vous engagez contre le changement climatique, tout en apportant des réponses concrètes aux questions que nous nous posons tous", explique la créatrice. "Si nous ne changeons rien, les températures vont augmenter de quatre degrés", soupire Thimali Kodikara."C'est bien le moment d'avoir des conversations légères, faciles, de tous les jours", plaisante Stella McCartney, perchée devant son bureau, avec à l'arrière-plan des livres rouges qui ressemblent à des volumes du code civil.

Leur invitée était Ayana Elizabeth Johnson, une spécialiste en biologie marine qui planche sur des solutions pour maintenir l'augmentation de la température mondiale en dessous de 1,5 degré Celsius. Puis Ayana Elizabeth Johnson entamait une conversation avec Maeve Higgins, qui portait sur ses recherches sur les hippocampes, ces merveilleuses créatures dont les mâles sont dotés d'une poche pour transporter leurs petits, et sur la politique climatique des océans.

Environ un tiers de la population américaine habite des villes côtières affectées par des vagues de chaleur et par la montée des eaux. Maeve Higgins travaille au sein de l'Urban Ocean Lab pour réagencer l'urbanisme de ces villes côtières, réfléchir sur quand, comment et où reconstruire après une catastrophe écologique.

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