Ici, il n’est pas proprement question de costumes. Si Suit a séduit une centaine de points de vente dans l’Hexagone, dont Kiliwatch et le Citadium, c’est plus via son style fortement inspiré du workwear scandinave. La marque danoise, qui fait partie du groupe Metropol, décline des collections jouant sur les chinos, les chemises en chambray ou les pulls marins, mais aussi les trench recoupés et les vestes traditionnelles de pêcheur danois en coton huilé.

Marinières, chemises en flanelle, parkas: Suit joue avec les basiques du style Heritage. Photo Suit

La marque, créée en 2004 et qui fêtera sa cinquième saison en France avec l’automne-hiver 2012, s’est fait remarquer par sa politique de prix agressive. "Nous avons travaillé deux positionnements, précise Cyrill Tourres, agent sur la France de la griffe mixte. Nous avons une place moyen de gamme chez les points de vente urbains chics qui proposent aussi du Scotch & Soda ou du Cheap Monday. Et en parallèle, nous sommes en entrée de gamme chez des gens qui proposent A.P.C. ou Norse Projects. Alors, même si on a une politique de prix attractive, on ne vise pas les centres commerciaux".

La marque, qui produit en Asie, propose des t-shirts à 35 euros, des chemises à 69 et des chinos, le produit qui l’a fait connaître, à 69 euros. Elle travaille avec une distribution sélective à laquelle elle impose un minimum de huit pièces. "C’est très important de pouvoir être visible en boutiques, parmi l’ensemble de l’offre du détaillant et surtout de ne pas être associé à du mono produit, estime l’agent de la marque. Suit propose des lots de 8 pièces mais nous associons des marges à 3,5 sur les chemises par exemple.

Suit compte quelque 500 références qui lui permettent de toucher une clientèle de 15 à 45 ans. Photo Suit

Pour expliquer sa capacité à mener cette politique tarifaire, Suit invoque le fait de faire partie du groupe Metropol, basé à Aarhus et de mutualiser les coûts de matières et d’optimiser l’utilisation des tissus. Ainsi, les détails comme les revers de vestes peuvent être réalisés avec les tissus utilisés par Metropol pour la production de modèles des autres marques du groupes S’nob, Eijji, St Martins et Margit Brandt. "En moyenne, nos clients prennent 10 000 à 12 000 euros de commande, précise Cyrill Tourres. Mon objectif est de travailler en profondeur notre réseau".

Un réseau qui s’élargit. La marque revendique 20 nouveaux comptes cette saison et table sur un potentiel de 200 sites sur toute la France pour l’automne-hiver 2013/2014 alors qu’elle prévoit une croissance de chiffre d’affaires, qu’elle n’a pas souhaité communiquer, de 30%. Pour accomplir cet objectif, elle possède d’intéressants leviers de croissance. "Nous avons une clientèle de 15 à 45 ans selon les points de vente, précise l’agent de la marque. Aujourd’hui, la collection masculine compte plus de 500 pièces. Mais nous réalisons une sélection pour le marché français. J’ai par exemple choisi de ne pas proposer de jeans ou de vestes en cuir. Je laisse pour l’instant ce segment aux experts de ce marché. En revanche, nous avons attendu qu’il y ait une proposition intéressante pour la femme pour réellement développer l’offre. Aujourd’hui elle représente moins de 15% mais nous visons à terme la barre des 40% avec une offre qui jouerait avec les modèles masculins revisités pour la femme".

Via sa distribution en France, la marque pourrait aussi dans les prochaines saisons installer des boutiques à l’enseigne sur l’axe Paris Lyon Marseille.