AFP
16 avr. 2015
Suppressions d'emplois chez Dim à Autun : "Un gros coup de massue" pour les salariés
AFP
16 avr. 2015
« C'est un gros coup de massue », confie une salariée de Dim à Autun (Saône-et-Loire), qui espère qu'à l'issue du comité d'entreprise (CE), jeudi, on saura « qui va être impacté » par les 165 suppressions d'emplois annoncées la veille.

Des affichettes proclamant « Je suis Dim » collées sur leurs vêtements, une centaine de salariés se sont rassemblées avant l'ouverture du CE, devant le bâtiment où se tenait la réunion. Des applaudissements nourris ont accompagné les représentants syndicaux lors de leur entrée dans les locaux.
« On est solidaires », lance cette salariée, plus de trente ans d'ancienneté, qui a requis l'anonymat. Elle décrit une ambiance « morose » au sein de l'entreprise depuis l'annonce du plan de restructuration.
Quelques mètres plus loin, une autre salariée dit vivre son « quatrième plan social ». « Ce n'est pas ce qu'ils (HanesBrands) nous avaient annoncé lors du rachat, ils nous avaient rassurés », regrette la quadragénaire.
Mercredi, à l'issue d'un comité central d'entreprise près de Paris, le groupe textile américain HanesBrands (HBI), qui a racheté à l'automne DBApparel, a annoncé qu'« environ 600 postes, principalement de cadres et techniciens, seraient impactés en Europe » par son « plan visant à restaurer la compétitivité de DBApparel ».
Cela se traduira en France, selon les syndicats, par la suppression de 265 postes chez Dim, dont 165 dans les fonctions support (RH, informatique, finances) à Autun (Saône-et-Loire), le berceau de la marque depuis 1956.
« C'est la désillusion totale chez les salariés », a affirmé Frédéric Besacier, délégué CFE-CGC, qui se qualifie de « vétéran des plans sociaux ».
A Autun, l'effectif Dim s'élève actuellement à 850 salariés, contre 2.000 au début des années 1980, selon les syndicats. Plusieurs ateliers ont fermé successivement en France.
« On connaît les postes menacés, mais il y a le jeu des critères et on va essayer de sauver des postes », a-t-il ajouté, estimant « prématuré d'informer les salariés individuellement ».
Pour Alain Germain, de la CFTC, « la déception est grande » allant même jusqu'au « dégoût ». « On nous a fait de belles promesses et cinq ou six mois après, ils se séparent de nous », dénonce-t-il. « Cela va toucher une population de 45 à 60 ans : ces gens-là ont tout consacré à Dim et on les abandonne », poursuit le syndicaliste.
Alain Germain a dit craindre à terme la disparition de Dim en tant qu'entreprise autonome, estimant que le rachat de DBApparel par HBI visait à « avoir la marque Dim, qui est la marque phare en Europe ».
Selon un porte-parole de la direction, différentes mesures de départs volontaires et de pré-retraite pourraient limiter « le nombre net de postes supprimés, à 80 ». « Notre volonté est de réduire ce chiffre au maximum », a-t-il assuré, rappelant que ce plan « reste un projet » dans l'immédiat.
Le groupe affirme que ce plan va permettre de « renforcer » les sites de production et centres logistiques (Autun en France et Rheine/Schongau en Allemagne).
Les négociations avec les syndicats sur les mesures d'accompagnement démarreront en mai et dureront jusqu'en septembre. Une phase de départs volontaires, de deux à trois mois, sera ouverte en fin d'année. Si les reclassements sont insuffisants, des licenciements interviendront au premier trimestre 2016.
DBApparel emploie 7.500 personnes dans 20 pays, dont 5.000 en Europe, la filiale française Dim 1.500.
Par Marjorie Boyet
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