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5 avr. 2022
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Sylvie Chailloux (UFIMH): "On ne va pas réindustrialiser en trois mois ce qu'on a détruit en trente ans"

Publié le
5 avr. 2022

La filière française du textile-habillement connait actuellement une accumulation de circonstances faisant imploser ses marges. Après les dirigeants de la Fédération française du prêt-à-porter féminin et du label France Terre Textile, FashionNetwork.com a rencontré sur le sujet la présidente de l'UFIMH (Union française des industries de la mode et de l'habillement), Sylvie Chailloux, à l'occasion du salon Made in France PV. Pour la dirigeante de l'entreprise Textile du Maine, la crise rappelle qu'il existe une puissance industrielle européenne et nord-africaine. Mais, si les circonstances peuvent profiter à la production locale, cette puissance n'est pas encore en capacité de répondre à toute la demande.


Sylvie Chailloux, le 30 mars 2022 sur la salon Made in France - MG/FNW



FashionNetwork : Vous dirigez l'UFIMH dans une période d'une complexité inédite. Comment avez-vous perçu cette accumulation de problèmes ?

Sylvie Chailloux : Dans notre secteur, ce qui a augmenté en premier c'est le coût des transports. Une hausse très spéculative, d'ailleurs. Après, c'est la hausse des coûts de matières qui s'est ajoutée à cela. Puis il y a les coûts salariaux, avec une nouvelle augmentation du Smic qui va intervenir avant le mois de juillet. Ce qui va porter l'augmentation à 8-10% en moins d'un an. C'est quand même considérable. Et puis il y a les prix de l'énergie, qui font qu'on ne peut plus maintenir nos prix. Cela a d'ailleurs été un problème, car certains prix avaient été négociés, et il a fallu avoir une oreille attentive de certains clients sur le sujet. Nous avons senti qu'ils ont reçu comme instruction d'être à l'écoute de leurs fournisseurs, car il y a des marchés qui ne sont vraiment plus viables. J'ai par exemple eu des retours sur des entreprises de teintures qui suspendent leur activité pour ne pas produire à perte. Tous ces éléments font qu'on va vers une inflation des prix de l'habillement.

FNW : Cette écoute de la part des marques, elle n'allait donc pas de soi ?

SC : Non, ça n'est pas une chose évidente. Quand on a un fournisseur, on n'aime pas qu'il vienne nous dire qu'il va augmenter ses prix. Mais voilà, nous sommes au bout du bout. Dans un premier temps les entreprises ont fait de gros efforts sur leurs marges. Aujourd'hui, les surcouts vont largement au-dessus de la marge, dont cela n'est pas possible de continuer à contenir cette inflation. Il faut que ces hausses soient malheureusement répercutées sur nos coûts.

FNW : Longtemps redoutés, les problèmes d'approvisionnement se confirment-t-ils aujourd'hui ?

SC : Il y a de gros problèmes d'approvisionnement notamment du fait que la demande est aujourd'hui très forte, et que l'offre n'est pas en mesure de répondre, en partie à cause des arrêts industriels que la pandémie continue d'occasionner un peu partout. On aurait tort d'oublier que le Covid-19 n'est pas encore du passé. Et il y a aussi eu, évidemment, des entreprises qui ont purement fermé. Tout cela fait qu'il y a aujourd'hui moins de capacités de production. Nous sommes de fait dans une situation d'approvisionnement qui est particulièrement tendue.

FNW : Le rebond épidémique à l'œuvre en Europe et en Asie envenime la situation ?

SC : Pour toutes les marques de prêt-à-porter, c'est actuellement une énorme inquiétude pour la collection à venir. Je ne sais pas où en sont les confinements en Asie, mais il faut bien se rendre compte que ce que nous avons vécu était extrêmement violent pour les entreprises. Et que nous ne pourrons pas revivre une nouvelle pandémie aussi intense. Car si cela se produit, il y aura de lourdes conséquences pour de nombreuses entreprises, et les plus fragiles ne s'en remettront pas.

FNW: La hausse des coûts profite-t-elle au Made in France ?

SC : Je pense que ce qu'il se passe aujourd'hui, c'est la prise de conscience qu'il existe une puissance industrielle européenne et nord-africaine. On sent nettement qu'il y a là des capacités de productions qui sont lourdement sollicitées, et très occupées à l'heure actuelle. Ce qui induit que nous assistons au passage à un désengagement du sourcing lointain, avec des commandes qui reviennent vers l'Europe. La France n'a pas les capacités de répondre à toute la demande. Et on ne va pas réindustrialiser en trois mois ce qu'on a détruit en trente ans. Ce mouvement de réindustrialisation européen est donc un très bon signe: cela montre une prise de conscience de nos fragilités, et signifie des augmentations de coûts. Car, si les commandes sont parties si loin, c'est qu'il y avait là-bas des coûts attractifs.


Shutterstock



FNW : Malgré l'élection présidentielle, le dialogue s'est-il poursuivi avec Bercy ?

SC : Comme pour tous les secteurs, la présidentielle s'accompagne d'un coup de patin, avec très peu de prises de position de l'exécutif. Il y a beaucoup de dossiers importants qui sont restés en suspens. Dans cette période, il faut protéger les plus fragiles. Par exemple, il n'y a pas de transports en commun partout. Mes salariés font au minimum 30 kilomètres par jour pour venir travailler. Cela veut dire des dépenses de carburant élevées. Il faut absolument sur ce point qu'il y ait un signe fort envoyé à ces gens-là. Quand on paye autant de taxes sur un produit qu'on ne peut plus se payer, il faut réagir.

FNW : La crise met-elle à mal le calendrier des projets du Comité stratégique de filière (CSF) mode et luxe ?

SC : Le Comité continue son travail. Nous avons vraiment quelque chose à faire tous ensemble maintenant que l'ensemble des acteurs a pris la mesure des difficultés liées à la réindustrialisation. Depuis un an, nous avons mené un état-lieu, qui a permis d'identifier ce qu'il n'est pas possible de faire, et que ce que nous pouvons faire ne sera pas facile. Fort de ce travail, il est maintenant temps d'entrer dans un plan d'action. Notamment avec l'arrivée de nouvelles lois, comme la Loi Climat, qui font que la filière doit avancer.
 
 

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