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15 oct. 2020
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Tapis rouge pour les jeunes créateurs de mode au festival de Hyères

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AFP
Publié le
15 oct. 2020

Deux semaines après la Fashion week parisienne, la fête de la mode continue avec le festival international de Hyères (sud de la France), l'un des rarissimes maintenus, avec l'ambition de combattre la morosité avec l'enthousiasme de jeunes créateurs.



"Il y a des jeunes qui ont été sélectionnés depuis six mois pour présenter leurs travaux, c'est capital pour eux et c'est essentiellement pour cela qu'il fallait à tout prix maintenir cette rencontre avec le jury et les professionnels", a déclaré à l'AFP Jean-Pierre Blanc, fondateur et directeur du festival de Hyères qui a lancé sa 35e édition dans la villa Noailles, sur les hauteurs de la ville, où sont organisés défilés, expositions et rencontres ouverts au public.

"Le message qu'ils délivrent c'est l'enthousiasme, leur bonne humeur et leur confiance en la vie", ajoute-t-il.

Cette édition devait initialement avoir lieu en avril et a été reportée pour cause du confinement et de crise sanitaire.

JW Anderson et Kaia Gerber connectés



Même si elle ne sera pas comme les autres, avec les jauges réduites à 50%, les dix finalistes du prix de la mode présenteront leurs collections lors de défilés. Lors de la Fashion week "phygitale" seulement les grandes maisons ont renoué avec les shows "physiques", la plupart des marques ayant opté pour des films en ligne.

"Ce sera un festival différent, mais fort. C'est notre façon de répondre à cette tristesse que l'on voit, c'est le moment ou jamais pour rebondir", souligne à l'AFP Pascale Mussard, présidente du festival.

"On est dans un monde vulnérable, incertain et ambigu et ce festival autour des jeunes qui font la mode de demain permettra une réflexion" pour les années à venir, ajoute-t-elle rappelant que les lauréats des années précédentes faisaient partie des pionniers de la mode éthique et véhiculaient des messages sociétaux forts, par exemple pour les femmes souffrant de cancers.

Le président du jury mode, l'Irlandais Jonathan Anderson, fondateur de sa marque JW Anderson et directeur artistique de Loewe, regardera les défilés de chez lui pour départager les finalistes.

"La situation sanitaire nous impose ces choix, il faudra qu'il y ait des yeux encore plus aiguisés que d'habitude", souligne Jean-Pierre Blanc.

Membre du jury, la mannequin star américaine Kaia Gerber, fille de la top model Cindy Crawford, sera elle aussi "connectée".

Pour Olivier Gabet, directeur du musée des Arts décoratifs à Paris et autre membre du jury mode, l'essentiel est que le festival soit maintenu malgré la dégradation de la situation sanitaire.

"Saveur du futur positif"



"Donner l'impression que c'est la fin du monde et qu'on ne s'intéresse plus à ce qui va arriver demain est sans doute la meilleure façon de rester dans la crise. On ne peut pas repousser à plus tard le fait de repérer les talents", explique-t-il à l'AFP.

Le festival, reconnu comme le plus ancien concours du monde destiné aux jeunes professionnels, a déjà lancé plus d'une carrière ayant récompensé dans le passé le Belge Anthony Vaccarello, directeur artistique de Saint Laurent.

Distingués en 2018, le duo néerlandais Rushemy Botter et Lisi Herrebrugh ont été ensuite nommés à la direction artistique de la maison française Nina Ricci et présentent les collections homme de leur marque Botter à Paris Fashion week.

"Tout événement de mode qui porte la saveur du futur qu'on imagine positif est extrêmement important" en ce moment, souligne pour sa part Pascaline Wilhelm, directrice mode du salon Première vision, grand-messe bi-annuelle de l'amont de la filière mode dont la dernière édition a été pour la première fois digitale. Première vision accompagne les finalistes de Hyères en leur donnant accès à des matières "créatives et formidablement nouvelles".

"Cela permet de réaliser leurs intentions stylistiques, de volume, de construction avec des produits dans l'air du temps" que toutes les marques participant aux Fashion weeks ne peuvent pas se permettre, souligne-t-elle.

Une relation nécessaire pour l'apprentissage de la mode, "un métier de filières" où "l'intelligence collective" est extrêmement importante, conclut-elle.
 

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