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7 oct. 2012
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Texmed : une édition pour rassurer le secteur

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7 oct. 2012

Rassurer et se rassurer. L’édition 2012 du salon TexMed, organisé au centre de conférences du Kram à Tunis, avait une vocation presque plus psychologique qu’économique.

Le salon Texmed a présenté l'offre de plus de 200 exposants, dans la maille, le jeanswear, les sous-vêtements mais aussi pour les services et le sourcing.

Bien sûr, plus de deux-cent exposants étaient présents pour nouer des contacts professionnels. Mais pour les organisateurs du salon et les représentants de l’industrie, l’objectif était aussi de prouver que le secteur textile tunisien restait dynamique et compétitif.

Il faut dire que l’image du pays et du secteur ont été mis à mal ces derniers mois. La flambée de violence de septembre dernier à l'encontre de l'ambassade américaine suite au film L'innocence des musulmans a suscité l’incompréhension de la majorité des Tunisiens et éveillé la crainte des clients internationaux. Des clients qui s’interrogeaient sur la stabilité politique du pays.

« Ce n’était pas simple dans ce contexte d’organiser ce salon, admet Riadh Attia, directeur général du Cepex. Nous avions choisi de décaler les dates en octobre pour répondre aux attentes des donneurs d’ordre qui souhaitaient pouvoir venir dans le prolongement des salons textiles européens. Nous devions montrer que, malgré une la morosité économique en Europe qui a un impact sur l’activité, nous sommes toujours présents et opérationnels. Cela n'a pas d'incidence sur notre activité ».

Le salon, qui proposait quatre univers différents, et la présence de délégations turque et égyptienne, avait invité des acheteurs potentiels de différents marchés d’Europe et de tout le bassin méditerranéen pour montrer la sécurité de l’environnement et mettre en avant les entreprises tunisiennes.

Les défilés de Texmed ont présenté l'offre de marques mais aussi de jeunes stylistes. Photos FM


Spécialiste des petites et moyennes séries, le pays se positionne clairement sur le moyen-haut de gamme. « C’est notre avenir, estime Samir Haouet, directeur général du Cettex (Centre technique du textile). La guerre uniquement sur les prix n’est plus notre guerre ».

La différenciation se fait donc sur les savoir-faire et la R&D pour des entreprises qui ont de plus en plus intégré tous les process. « Cette année nous avons organisé un espace créateurs avec un prix pour récompenser le travail de sept jeunes issus de nos écoles de stylisme. C’est important qu’ils soient sur le salon pour être en contact avec les entreprises du secteur et que celles-ci puissent voir leur potentiel ». Ces créations ont été présentées lors des défilés, en parallèle des marques tunisiennes comme Jasmine Mode, Kuchi Yo, Aramys, CQ Group….

Côté business, le salon semble avoir démarré timidement, certains exposants avouant ne pas avoir eu un contact au terme de la première journée. « Nous sommes ici pour marquer notre soutien au secteur expliquait ainsi Selim Khadraoui, responsable du secteur maille de Demco qui réalise quelque 11 millions de pièces par an et 4 à 5 millions de pantalons pour les différentes gammes de grandes marques comme Tommy Hilfiger, Guess ou Calvin Klein. Mais nous voyons surtout des fournisseurs qui viennent prospecter pour de nouveaux clients ou des partenaires avec qui nous travaillons déjà ».

La suite du salon s’est en revanche avérée bien plus dynamique avec une belle affluence. Les exposants se montrant plus satisfaits. « Notre objectif est de développer notre activité sur l’Espagne et l’Allemagne, précise-t-on chez Aramys qui réalise jeanswear et chemises pour le marché français. Nous avons eu des contacts intéressants dont l’un en Espagne ».
« Nous sommes rassurés, abonde Nefâa Ennaifer, vice président de la Fenatex car nous avions réellement un stress avant le salon. Il y a une belle activité et les exposants semblent assez satisfaits ».

Dans cette affluence, on notera cependant la discrétion des acheteurs français alors que la France représente plus de 30% des exportations textiles de la Tunisie. « J’ai surtout été surpris par le nombre d’exposants turcs sur le salon, relève aussi un visiteur. Sur la maille, dans les produits simples, ils sont plus nombreux que les Tunisiens et autrement plus compétitifs. J’ai peur que les Tunisiens se tirent une balle dans le pied sur ce marché ».

Attirer et séduire l’industrie du bassin méditerranéen en renforçant l'offre présentée sur le salon, tout en préservant son activité nationale challengée par la Turquie mais aussi, dans une certaine mesure, par le Maroc et l’Egypte : voilà le défi qui s’annonce pour les prochaines éditions de Texmed.

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