The Micam: après Shanghaï, Las Vegas

Auteur :

Dominique Muret

Publié le
1 mars 2013

Pour sa nouvelle édition, The Micam, comme a été rebaptisé le salon de référence de la chaussure, espère attirer plus de 36.000 visiteurs. Le salon se tient du 3 au 6 mars sur 77.000 m2 au sein du pôle d’exposition de Rho aux portes de Milan. Il réunit 1.538 exposants, dont 971 marques italiennes et 567 marques étrangères provenant de 28 pays, notamment Espagne, Portugal, Royaume-Uni, France et Brésil, présentant les collections pour l’automne-hiver 2013/2014.
"L’an dernier nous avions un peu plus d’exposants: 1560. Les entreprises qui n’ont pas confirmé cette année sont celles qui ont dû mettre la clé sous la porte où se trouvent en graves difficultés", déplore Cleto Sagripanti, le président du salon et de l’Association Nationale des Fabricants de Chaussures Italiens (ANCI), très pessimiste pour l’année en cours. "La consommation des ménages italiens a reculé de 4,3% en 2012. Pour 2013, nos prévisions restent très très prudentes. Le problème, c’est que l’on parle déjà de 2014 pour une éventuelle reprise. Or beaucoup de nos entreprises ne pourront tenir jusque-là", poursuit-il.

Dans ce contexte, l’Anci poursuit plus que jamais la stratégie d’internationalisation de son salon. L’association a lancé une campagne internationale pour promouvoir la chaussure italienne. De même, elle a changé le logo du Micam, devenu The Micam, pour lui donner une touche plus internationale. "Nous avons développé un business modèle afin que notre label soit géré en direct par notre association avec un portefeuille globale de marques pour devenir un compétiteur global. L’idée est que tous ceux qui veulent acheter des chaussures le fassent à travers The Micam", explique Fabio Aromatici, DG du Micam et General Manager d’ANCI.

Pour sa toute première édition chinoise, qui se tiendra du 9 au 11 avril prochain au Shanghaï Exhibition Center, The Micam annonce 240 marques provenant de 12 pays. «Les proportions correspondent à celles de notre salon milanais avec deux tiers d’Italiens et un tiers d’étrangers provenant d’Espagne, du Portugal, du Brésil et du Royaume-Uni. La nouveauté, c’est que pour la première fois nous auront des Chinois avec 7 entreprises chinoises et une de Hong-Kong mais toutes avec un produit haut de gamme», précise-t-il.

Durant le salon du Micam, toutes les entreprises participant à l’édition chinoise seront dûment briefées. «Il faut que nos entreprises se présentent avec des idées de business et pas seulement un produit. Il faut aborder la Chine avec de vrais projets pour développer ses propres marques en nouant des partenariats sur place. Notre rôle sera aussi d’organiser des rencontres sur place», souligne-t-il.

Soutenu par l’Anci et la Foire de Milan, The Micam semble avoir tous les atouts en mains pour réussir son opération en Chine. Il a opté pour Shanghai, où il a signé un accord avec la Fashion Week pour favoriser les contacts entre les entrepreneurs italiens et d’éventuels partenaires chinois. La deuxième édition a déjà été programmée du 9 au 11 octobre 2013. Les Italiens ne sont plus gênés par le salon concurrent allemand GDS, qui avait annoncé vouloir organiser lui aussi un salon à Shanghai aux mêmes dates que celles du Micam.

«Heureusement, le bon sens l’a emporté. Cette idée de venir nous concurrencer à Shanghai était d’autant plus absurde, qu’elle a été annoncé alors que nous y avions déjà tout organisé. Ils auraient pu choisir Pékin, d’où nous nous sommes retirés et où nous avons laissé un vide», commente Cleto Sagripanti.

En attendant, les Italiens lorgnent déjà vers un autre continent. «Nous souhaitons amener notre salon aux États-Unis et avons pensé à l’insérer au sein de la semaine de la mode de Las Vegas, qui accueille déjà huit salons importants attirant les principaux acheteurs américains. Nous espérons être en mesure d'annoncer cette nouvelle opération en septembre prochain», conclut le président du Micam.