Tod’s, optimiste pour 2015, envisage de racheter Roger Vivier

Auteur :

Dominique Muret

Publié le
9 oct. 2014

Tod’s voit à nouveau l’avenir en rose. Après avoir enregistré un chiffre d’affaires et un bénéfice net en baisse au premier semestre 2014, le groupe de luxe italien prévoit une amélioration pour la fin de l’année et une croissance pour 2015.

Tel est le tableau optimiste dressé par le directeur financier de Tod's, Emilio Macellari, à l’occasion de la journée "Luxury & Finance 2014" organisée ce jeudi par la bourse de Milan.

"Pour 2014, nous devrions atteindre le consensus indiqué par les analystes en termes de chiffre d’affaires et de profit. Le dernier trimestre, qui est surtout focalisé sur le retail, sera décisif. L’année prochaine sera meilleure l'actuelle, nous tablons pour 2015 sur une croissance à un chiffre", a déclaré le CFO.

Cette embellie s’explique notamment par la conclusion du plan de rationalisation de la distribution wholesale en Italie amorcé en 2012. "Nous avons réduit de 40 % le nombre de nos clients multimarques", souligne le manager. A cela, s’ajoutent les ouvertures de magasins en propre, une quinzaine en moyenne par an.

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Emilio Macellari s’est montré rassurant également sur l’actuelle situation à Hong Kong, marché qui représente 10 % du chiffre d’affaires total du groupe. "Nous ne sommes pas inquiets. Nous avons eu certes un impact négatif dû aux troubles de Hong Kong, mais nous sommes convaincus que nous enregistrerons de meilleures performances au deuxième semestre qu'au premier. Au moment des troubles, nos ventes ont par ailleurs augmenté dans la Grande Chine", indique-t-il.

Parmi les chantiers importants qui s'annoncent pour le groupe italien, celui du rachat de la griffe Roger Vivier, que Tod’s produit et distribue en licence depuis 2011. La marque de souliers de luxe française appartient à une société privée détenue par la famille Della Valle, et l’accord de licence avec le groupe (piloté par Diego Della Valle) arrive à échéance fin 2016.

Tod's Group verse 12 % de royalties sur les ventes wholesale de Roger Vivier. La marque a réalisé un chiffre d’affaires de 113,7 millions d’euros en 2013 sur un total de 967,5 millions et de 59,8 millions au premier semestre 2014. "Roger Vivier est la marque la plus rentable du groupe et nous sommes en train d’évaluer la possibilité de la racheter car ce serait dans l’intérêt du groupe de pouvoir la compter dans son portefeuille. Les discussions devraient débuter en juillet 2015", explique Emilio Macellari, qui exclut que le groupe, propriétaire par ailleurs des marques Tod’s, Hogan et Fay, puisse perdre ce business.

Le groupe nourrit par ailleurs de grandes ambitions sur Hogan. La marque de sneakers de luxe représente la deuxième activité la plus importante pour Tod's, mais elle est encore très focalisée sur le marché domestique et a vu ses ventes reculer ces derniers temps. Le chiffre d’affaires a reculé de 6,1 % au premier semestre 2014, à 104,5 millions d’euros sur un total de 477,7 millions.

"Cette marque n’a pas exprimé totalement sa valeur jusqu’ici, mais elle est porteuse d’un très grand potentiel. Elle s’adresse à un marché beaucoup plus large que ceux de Tod’s et de Roger Vivier. Compte tenu de l’important nettoyage opéré dans la distribution wholesale de Hogan, de son internationalisation et de l’e-commerce, la marque ne peut que progresser. Si nous parvenons à répéter le même succès qu’avec Tod’s, Hogan pourrait atteindre un chiffre d’affaires de 700-800 millions d’euros d’ici à dix ans contre près de 200 millions aujourd’hui", conclut le CFO.

Il n’est guère prévu, en revanche, pour l’instant, la scission de Hogan du groupe Tod's. Hypothèse évoquée récemment par Diego Della Valle, mais sur le long terme.