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Traduit par
Clémentine Martin
Publié le
17 mars 2021
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Tory Burch: féminité discrète et réservée à l’Odeon

Traduit par
Clémentine Martin
Publié le
17 mars 2021

La styliste américaine Tory Burch retrouve avec émotion la cantine de sa jeunesse. Pour sa nouvelle collection, elle investit le célèbre restaurant Odeon, dans le quartier new-yorkais de Tribeca, et rend un hommage poétique au sportswear haut de gamme américain et aux femmes new-yorkaises aux prises avec la pandémie.


Tory Burch - Automne-hiver 2021 - Photo : Jody Rogach pour Tory Burch - Foto: Jody Rogach para a Tory Burch


"J’ai commencé à me demander ce que New York m’avait personnellement apporté et à ce qu’elle apporte à tout le monde. Notamment parce que New York vit une véritable catastrophe, avec de nombreux commerces en faillite et des personnes en grande difficulté", regrette Tory Burch lors d’une visioconférence aux premières lueurs de l’aube, en direct de la mégalopole américaine.
 
Les matières semblent être les véritables héroïnes de sa collection automne-hiver 2021, avec des drapés et des superpositions évoquant une nostalgie discrète, apparemment inspirée de sa mère, mêlant avec art des lignes masculines et des pièces éminemment féminines.

Le tailleur rouge brique en velours côtelé en est un bon exemple, inspiré des sorties shopping de sa mère à Manhattan. Retenons aussi une veste en laine d’agneau portée sur un élégant col roulé en cachemire ou encore de jolis vestons matelassés en satin.
 
La créatrice joue avec les codes de l’habillement formel à travers des blazers en denim japonais et des jupes de tailleur "à porter au bureau ou non", et propose une robe en lin surmontée de boutons différents pour un effet résolument vintage. Les robes en chambray de denim avec leur col à volants ne manquent pas d’impressionner, tout comme les vestes en crêpe de sergé et les robes dévorées à motifs japonais et fleurs traditionnelles.


Tory Burch - Automne-hiver 2021 - Photo : Jody Rogach pour Tory Burch - Foto: Jody Rogach para a Tory Burch


Elle n’hésite pas à s’emparer des codes du sportswear américain avec des tissus traditionnellement masculins tels que le moleskine utilisé pour des pantalons de marin féminins. Certaines touches s’inspirent de l’Ouest américain, comme la robe en popeline aux faux airs d’uniforme d’institutrice ou le sac Lee Radziwill, décliné pour l’occasion dans une forme plus organique et orné de détails cow-boy.
 
Pour la petite histoire, Tory Burch a grandi dans une ferme en Pennsylvanie avant de décrocher un poste avec le designer Zoran et de devoir déménager à New York en moins d’une semaine. C’est ainsi qu’elle s’est installée à Greenwich Street, à quelques rues de l’Odeon.
 
Une fois de plus, Tory Burch fait le choix d’une présentation hors saison, près de quatre semaines après le dernier défilé de la Fashion Week de New York, où ses apparitions ont fait partie des plus attendues pendant plus de dix ans. Il y a six mois, Tory Burch est passée au format de défilé en vidéo avec un petit film tourné au Hancock Shaker Village dans le Massachusetts. Le ton change donc radicalement avec cette nouvelle collection.
 
Cet automne, les looks de Tory Burch sont complétés par des bottes à talons incurvés ou des sabots à plateforme en bois. Elle présente également un nouveau sac souple en cuir, pouvant être agrandi ou contracté selon les besoins, et nommé 151 Mercer. L’adresse est celle de sa nouvelle boutique, qui ouvrira à quelques mètres d’une autre institution new-yorkaise, le Mercer Hotel.


Tory Burch - Automne-hiver 2021 - Photo : Jody Rogach pour Tory Burch - Foto: Jody Rogach para a Tory Burch


Pour l’inauguration, Tory Burch prévoit de projeter une vidéo de huit entrepreneuses issues de différents quartiers de la ville et portant sa collection.
 
"Je me suis demandé comment je pouvais témoigner ma gratitude à New York. Les femmes ont particulièrement souffert", souligne la créatrice. Sa société va d’ailleurs apporter une aide financière pour sauver des commerces locaux dirigés par des femmes.
 
Lorsqu’une journaliste française a souligné que la collection lui rappelait Annie Hall, Tory Burch a immédiatement rétorqué: "Woody Allen n’est absolument pas ma référence. Mais Diane Keaton, en revanche, avait tendance, tout comme ma mère, à mélanger des pièces masculines avec une attitude très féminine."
 
"Malgré ses conséquences terribles, la pandémie m’a au moins donné l’occasion de me ménager du temps. Nous n’avons jamais autant travaillé, mais le fait de pouvoir passer le relais à Pierre-Yves (Roussel, son mari et nouveau PDG de la maison) a été un cadeau du ciel. Cela m’a permis de me concentrer sur la création et le produit. Et de me rappeler de tout ce que New York m’a apporté", insiste la créatrice depuis son studio sur la 19e rue.

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