Tourisme : chute des achats de luxe en Europe sur les neuf premiers mois

Auteur :

Dominique Muret

Publié le
24 nov. 2016

« Après une année 2015 exceptionnelle, une tempête parfaite s’est abattue sur l’Europe ». C’est en ces termes que Pier Francesco Nervini, directeur opérationnel pour l’Europe centrale et du nord du spécialiste du shopping détaxé Global Blue, résume la chute des achats de luxe enregistrée entre début janvier et fin septembre 2016.

Sur cette période, les dépenses touristiques hors taxe en Europe ont chuté de 12 % en raison de multiples facteurs, des attentats terroristes à la volatilité des devises, souligne-t-il.
 
Le recul de 22 % des achats de la part des touristes chinois, qui représentent la première nationalité de consommateurs de biens de luxe sur le Vieux Contient avec une part de 28 %, a eu un impact particulièrement négatif.

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Ce reflux s’explique, au-delà de la peur des attentats et du ralentissement de l’économie chinoise, par la faiblesse des taux de change avec l’euro à partir de mars et par l’introduction de visas biométriques pour les touristes chinois.
 
De même, le shopping détaxé de la part des touristes russes a continué de fléchir de 19 % sur la période en Europe.
 
L’étude réalisée par Global Blue se concentre en particulier sur quatre pays (Italie, France, Royaume-Uni et Allemagne), qui totalisent à eux seuls 73 % des dépenses détaxées d’Europe. Parmi ces pays, France et Allemagne ont essuyé les plus fortes baisses (-21 %) sur les neuf premiers mois de l’année.
 

« La France a souffert beaucoup à cause des attentats terroristes. Quant à l’Allemagne, elle est en train de perdre son rôle de marché solide et attractif pour la clientèle chinoise, pour s’être surtout concentrée sur le segment de la joaillerie et de l’horlogerie, dont les ventes européennes détaxées ont plongé de 31 % sur la période », explique Pier Francesco Nervini.
 
En Italie, les achats de produits de luxe hors taxe ont reculé de 11 %. « Pour la toute première fois sur ce marché, on enregistre un recul des ventes détaxées de 6 % sur le segment des villages de marque (outlet), alors que ce canal représente 16 % des ventes hors taxes totales de la péninsule », souligne l’auteur de l’étude. « Un signal qui devrait amener l’industrie du luxe à réfléchir sur la question du positionnement du prix. »
 
Francesco Nervini se veut néanmoins rassurant : « En dépit de cette dégringolade enregistrée en 2016, il faut rester optimiste. Si l’on regarde sur le long terme, la croissance a été constante depuis 2006. Et puis 2017 devrait déjà s’inscrire en reprise avec une progression des ventes entre 2 et 4 %, selon nos estimations ».