Fidèle à sa réputation, le salon de mode masculine Rendez-Vous a attiré bon nombre d’acheteurs étrangers. Malgré des temps moroses, le climat encourageant a tout de même profité à la création.

Vue du salon Rendez-Vous rue des Commines à Paris

Les temps changent et les salons et leurs créateurs doivent se remettre en question. Ainsi Rendez-Vous Homme, qui s’est tenu à Paris du 22 au 25 janvier dans le Marais, a confirmé une évolution du marché. « Bien sûr, c’est la crise, mais cela correspond aussi à un moment où chacun doit changer sa façon de travailler, explique Vidya Narine, co-directrice du salon Rendez-Vous. Chez nous, cela passe par la création de notre showroom virtuel Lenewblack.com, mais c’est aussi un tournant pour les créateurs qui repensent leur stratégie et leur format de collection.»

Il suffit pour cela de questionner quelques-unes des soixante marques que comptent les deux lieux d’exposition pour s’en rendre compte. A l’image du duo belge de Chauncey, les créateurs ont privilégié cette saison un vestiaire contenant peu de références et misant sur la qualité. « Nous avons envie d’un produit qui dure et qui nous accompagne dans le temps, confirme David Sdika, l’un des deux co-fondateurs de la marque. Je pense que le client va devenir plus sensible au discours, à l’histoire d’une marque.» « Il y a une évolution sur la façon de consommer la mode, note Vidya Narine. L’idée est de consommer mieux et plus ciblé.»

Vue du salon Rendez-Vous rue des Commines à Paris

Côté acheteurs, ils sont venus des quatre coins du monde : Allemagne, Arabie Saoudite, Australie, Autriche Canada, Belgique, Chine, Corée, Croatie, Danemark, Espagne, Finlande, France, Grèce, Hollande, Italie, Irlande, Japon, Norvège, Portugal, Russie, Suède, Suisse, Royaume-Uni et aussi États-Unis. Mais l’heure était tout de même à la prudence.

Si les boutiques multimarques haut de gamme, les grands magasins et les grands bureaux d’achats étaient au rendez-vous, les commandes ne se prennent pas immédiatement. « Nous avons capté de nouveaux clients potentiels à qui nous avons redonné confiance, explique Franck Pouchoulin, l’un des créateurs de la marque Luise&Franck. Nous avons été surpris, car nous pensions que les acheteurs allaient couper leur budget pour les petites marques, mais ça n’a pas été le cas.»

Au final, l’édition s’est déroulée plutôt sereinement, malgré un stress assez palpable. « Je crois que la réalité de la crise est peut-être plus lente et moins violente que prévu en ce qui concerne notre marché de la mode contemporaine », conclut Vidya Narine.