Un institut de recherche inspiré du MIT américain lancé à La Défense

Le 9 mars a été inauguré à La Défense, au sein du pôle universitaire Léonard de Vinci, l’Institute for Future Technologies, ou IFT. Inspirée par le Media Lab du MIT (Massachusetts Institute of Technology), la structure s’adosse à la collaboration préétablie entre les trois écoles, de management, ingénierie et développement digital, installées sur place.

“Ruche à innovation” offrant une vue dégagée sur l’imposant CNIT (Centre des nouvelles industries et technologies) de La Défense, l’IFT réunit des étudiants de l’EMLV (école de management), l’ESILV (école d’ingénieurs) et l’IIM (école du digital). Avec des projets qui doivent permettre à ces équipes hétéroclites d’apprendre par l'expérience les différents aspects du développement, de la recherche au financement en passant la structure entrepreneuriale.

“C’est un mode de pédagogie interdisciplinaire, où tout le monde cherche des solutions disruptives à des problèmes”, explique Pascal Brouaye, président du pôle Léonard de Vinci. “Là où en France les écoles fonctionnent beaucoup en silo, nous avons établi une transversalité comme on peut la trouver dans les universités internationales. (…) On ne développe pas des applications à la mode mais de la matière, des dispositifs répondant à des problèmes tangibles et émergents”.

L’IFT est une forme évoluée du De Vinci Innovation Center lancé en 2019, et dont les vitrines montrent de premiers aboutissements. Comme des alternatives au cuir développées à partir de marc de café ou de matières fongiques cultivées comme le kombucha. Des matériaux qui ont déjà été transformés en bracelets de montre ou en ceintures, avec l’idée de réduire l'utilisation de procédés chimiques lourds.

Est également présenté un “e-textile” où des fins fils en argent ou en acier inoxydable sont brodés de diverses manières sur des tissus afin de collecter diverses informations (extension, froissement…). L’objectif est ici de trouver une solution durable à la collecte de données via des vêtements à fils souples, et donc plus facilement lavables, là où la semi-rigidité des filaments utilisés par des projets comme le Jacquard by Google limite l’utilisation à quelques lavages.

“Les projets de cet institut ont vocation à rayonner dans l’univers des entreprises”, indique le directeur de l'IFT Clément Duhart. “Nous avons déjà de grands groupes qui se manifestent, intéressés par certains projets.”

Matériaux tactiles, gonflables ou lumineux, miroirs connectés permettant d’apprendre la langue des signes, vitrines de projection en trois dimensions, dispositifs de précision pour la création en univers virtuels… L’IFT a pour vocation d’enrichir avec le temps ses domaines de compétence et typologies de projet. Mais aussi de faire vivre ces derniers dans le temps, le passage de relais entre les générations d’étudiants étant aussi l’un des apprentissages voulus par les instigateurs de cette pépinière hors norme de talents.

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