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27 nov. 2008
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Un tiers des consommateurs font souvent des achats le dimanche

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AFP
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27 nov. 2008

Au moment où le gouvernement réfléchit à un assouplissement du travail dominical, le Credoc publie un rapport relativisant l'intérêt de l'ouverture des magasins le dimanche pour les consommateurs et pour l'emploi.


Photo : AFP

L'expérience dans les pays étrangers montre que, pour le secteur alimentaire, "lorsqu'on autorise l'ouverture des magasins le dimanche, ce sont plutôt les grands magasins qui en profitent, mais la consommation n'augmente pas, puisque les gens ne mangent pas plus", a indiqué à l'AFP Robert Rochefort, directeur du Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (Credoc).

Les petites surfaces alimentaires, qui emploient plus de personnel au m2 que les grandes surfaces, devraient donc perdre des clients. Du coup, le Credoc estime que l'ouverture des magasins le dimanche entraînerait au final des suppressions d'emploi : 6 800 si 40 % des hypermarchés décidaient d'ouvrir le dimanche et 16 200 s'ils ouvraient tous. Les hypermarchés emploient actuellement 304 000 salariés.

Dans le secteur non-alimentaire, l'ouverture le dimanche pourrait créer 14 800 emplois, grâce à une augmentation de la consommation, qui se ferait toutefois au détriment du petit commerce. "L'ouverture des magasins devrait se traduire par une baisse du taux d'épargne de 0,5 % dans le non alimentaire", a souligné M. Rochefort.

L'assouplissement ne devrait cependant avoir aucun effet sur les prix, selon le Credoc.

Le Centre montre en outre, dans une enquête réalisée en septembre auprès de 1 014 personnes, qu'en cas d'assouplissement des horaires, les consommateurs achèteraient en premier lieu de l'équipement pour la maison et des vêtements, plutôt que de l'alimentation ou des produits de loisir (CD, DVD, matériel informatique, articles de sport).

Cependant, les consommateurs sont plus favorables à des ouvertures tardives de magasins qu'à un assouplissement du travail le dimanche, selon l'enquête.

Si 52 % des personnes interrogées sont pour une ouverture le dimanche, 60,8 % refusent de travailler ce jour-là et les personnes qui ont des proches travaillant dans le commerce sont opposées à l'assouplissement.

Près de la moitié des Français disposent déjà d'une offre commerciale le dimanche à proximité de leur domicile mais seulement 37 % font des achats "régulièrement" ou "de temps en temps" ce jour-là.

Les partisans de la libéralisation sont pour la plupart des Parisiens, jeunes et inactifs, alors que ses détracteurs sont des habitants des communes rurales, âgés de 45 à 64 ans et occupant un emploi.

Sur demande pressante de Nicolas Sarkozy, le gouvernement veut obtenir un premier vote, avant Noël, de l'Assemblée sur ce texte, mais il est en cours de réécriture en raison d'une vive opposition d'une partie des députés.

Jeudi, des députés UMP, initiateurs de tribunes parues dans la presse contre le travail dominical, ont déclaré avoir "enregistré des évolutions positives" sur la proposition de loi Mallié visant à étendre l'ouverture des magasins le dimanche, se félicitant d'avoir "obtenu la réaffirmation du principe du repos dominical".

Un accord se dessine pour exclure du dispositif les grandes surfaces alimentaires. Ces dernières, qui ont le droit d'ouvrir le dimanche jusqu'à midi, ne sont d'ailleurs pas favorables à ouvrir tous les dimanches, mais militent pour une dizaine de dimanche dans l'année.

Les grandes chaînes de prêt-à-porter souhaitent plus de liberté, alors que les petits commerces non alimentaires sont fermement opposés à un assouplissement, craignant la concurrence des grandes surfaces.

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