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Traduit par
Marguerite Capelle
Publié le
26 sept. 2019
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Une renaissance rondement menée pour Patou

Traduit par
Marguerite Capelle
Publié le
26 sept. 2019

Patou a fait son retour dans la saison parisienne après trente ans d’absence, avec le retour en grâce d’un style détendu et très dame, du prêt-à-porter avec une surprenante touche couture.


Patou printemps-été 20 - Photo: FashionNetwork.com - Dominique Muret


Dévoilée dans son nouveau siège de l’Ile de la Cité, d’où l’on aperçoit Notre Dame, la collection a été présentée par le directeur artistique, Guillaume Henry, qui faisait faire le tour des lieux aux rédacteurs en chef.
 
« Pour moi, Patou est joyeux, parisien et facile à porter. Je ne voulais pas de grande thématique, mais une garde-robe pour les femmes que je connais et avec qui je travaille », s’enthousiasmait le créateur, qui a rejoint Patou après des passages très actifs chez Nina Ricci et Carven.

Ce qui fonctionnait le mieux, c’était ces vestes en denim recouvertes d’un patchwork d’icônes en métal argenté, inspirées par le passé de Patou, comme par exemple ses flacons de parfums. Elles étaient portées sur des jupes boules en coton, ou de superbes robes en dentelle coupées en globe. Beaucoup de pièces étaient parachevées par des boutons décoratifs en forme de gros disques dorés.
 
Le tout avait une couleur assez bourgeoise : des tailleurs pantalon rose baiser associés à des corsages en crêpe de Chine, aux blazers galonnés de club nautique. Mais le résultat était une interprétation maligne de l’élégance citadine à la française – et très bien sentie d’un point de vue commercial.


Collection printemps-été 20 Patou - Photo: FashionNetwork.com - Dominique Muret


De façon curieuse, il y avait deux collections à découvrir : la pré-collection automne était visible sur quatre mannequins, à l’entrée, avec de coquettes robes en coton dans un imprimé moutarde de guerrier étrusque, des pantalons larges en denim sombre avec d’énormes revers roulés, et de belles jupes avec des plumes qui jaillissaient des ourlets. Une Parisienne moderne et active, avec des formes évoquant la haute couture : le tout complété par une superbe série de bottines de boxe lacées, grâce à un rapprochement avec Le Coq Sportif.
 
« Je me suis demandé à quoi ressemblaient nos baskets. Et la réponse, c’est que je voulais un gant pour le pied », gloussait Guillaume Henry.

Ce nouveau lancement a été mené avec soin. Patou appartient peut-être à LVMH, mais l’entreprise fonctionne comme une start-up, qui jouit néanmoins d’un siège plein de charme dans un bâtiment néo-gothique chargé d’histoire de l’Ile de la Cité. Même s’il y a à peine 150 mètres carrés, pour 30 employés.
 

Collection printemps-été 20 Patou - Photo: FashionNetwork.com - Dominique Muret


Les premiers pas se sont bien passés : quelques 60 boutiques et grands magasins ont commandé la collection inaugurale de Guillaume Henry, qui devrait être disponible en rayons dès le mois de novembre aux Galeries Lafayette, à Paris.
 
« Jean Patou a habillé Suzanne Lenglen et Joséphine Baker. Il a aussi eu une histoire avec Louise Brooks. Il est donc question d’aisance et de haute-couture, avec un méli-mélo d’inspirations. Je connais l’histoire de Jean Patou en long et en large. Mais je n’avais pas envie de suivre l’historique, je voulais exprimer l’homme, qui était un amoureux de la littérature », expliquait Guillaume Henry.
 
Il se tenait devant un tee-shirt affichant « Serendipity », accompagné d’une définition : « (n.) to find something good without looking for it » (tomber sur quelque chose de bien sans le chercher). Ce dernier fait partie d’une série de tops ornés d’une prose explicative, qui sortiront au compte-goutte.
 

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