Versace s’envole en 2012 grâce au retail

Auteur :

Dominique Muret

Publié le
5 avr. 2013

Versace, qui avait renoué avec les bénéfices en 2011, a consolidé en 2012 son retour à la rentabilité en poursuivant son expansion, notamment grâce à la forte progression de ses ventes au détail. La griffe de prêt-à-porter milanaise a terminé 2012 sur une hausse de 20% par rapport à 2011 avec un chiffre d’affaires de 408,7 millions d’euros, dont 224,5 millions ont été enregistrés à travers son réseau de boutiques en propre avec une progression de 39%.

"L’année en cours a débuté de manière encourageante avec un chiffre d’affaires retail en hausse de plus de 20% sur le premier trimestre", indique l’administrateur délégué du groupe Gian Giacomo Ferraris, en rappelant comment la stratégie de l’entreprise "a généré sur les trois dernières années une croissance supérieure à 50%".

Dans les prochains jours, la griffe devrait annoncer un accord, qui marquera son retour sur le marché russe avec l’ouverture d’une boutique à Moscou. D'autres ouvertures sont également prévues sous peu à Istanbul et au Brésil. "Nous avons seulement 66 boutiques en propre alors que nous pourrions tranquillement en avoir le double", explique le patron dans un entretien accordé au quotidien milanais Milano Finanza, soulignant ainsi les potentialités encore inexploitées de la marque. L’accélération des ventes sur ce canal a permis par ailleurs de compenser le nettoyage effectué sur le canal de la distribution en gros, qui a progressé de 5% en 2012 à 149,4 millions d’euros.

De leur côté, les royalties perçues à travers les licences sont restées stables à 34,9 millions d’euros, Versace ayant récupéré en 2011 sa ligne jeune Versus, auparavant produite et distribuée en licence par l’Italien Swinger. La maison a poursuivi dans cette direction en 2012, en maintenant son contrôle non seulement sur sa ligne principale mais aussi sur une grande part des produits et activités affichant sa marque, comme en témoignent les 25 millions d’euros investis dans l’e-commerce entièrement géré en interne et dans la nouvelle ligne de lingerie également produite par la maison.

Pour ce qui est de la rentabilité du groupe, le bénéfice net est passé de 7,9 millions d’euros en 2011 à 8,5 millions l'an dernier, tandis que le résultat brut d’exploitation (Ebitda) a progressé de 20% à 46 millions d'euros en 2012. Les Etats-Unis ont été le marché le plus dynamique pour Versace avec une croissance de 46%, suivi par l’Asie (+38%), tandis qu’en Europe les ventes ont augmenté de 7% en 2012.

Comme cela avait déjà été évoqué les derniers mois, la maison a confirmé sa disponibilité à ouvrir son capital à des investisseurs extérieurs. "Ces deux dernières années nous avons grandi grâce à nos propres forces. Nous ne pouvons exclure à moyen terme l’idée de trouver de nouvelles voies. Mais en aucun cas la famille Versace cèdera le contrôle de la société", a répété Gian Giacomo Ferraris ce vendredi dans les colonnes du quotidien Il Sole 24 Ore.