Après les affrontements entrainés par le débrayage des 15 000 employés d’une usine de chaussures Nike, c’est au tour du groupe Stella d’être touché par les mouvements sociaux vietnamiens. Le millier d’ouvriers d’un site de production réclame au détenteur des licences Clarks ou encore Timberland de meilleurs horaires et conditions de travail.

Grève dans une manufacture vietnamienne en janvier 2006 - Photo : AFP

L’usine de la société Golden Star, implantée dans la région du Ninh Giang au nord du pays, avait déjà dû faire face à ce type de revendication en 2006 et en 2007. Mais face à un blocage cette fois total, et dans un contexte social très critique à l’échelle nationale, le gouvernement local a lui-même demandé à l’entreprise d’améliorer les conditions de travail de ses salariés.

En 2007, plus de quatre cents grèves ont été enregistrées dans tout le Vietnam. Et les autorités ne cachaient plus l’an passé leur crainte de voir ce climat revendicatif gagner en puissance, face à une inflation bien décidée à poursuivre son impressionnante hausse. Car avec la plus forte croissance d’Asie du Sud-Est, le Vietnam a vu ses prix croître de presque 20 % en un an.

Et comme bon nombre de grands groupes internationaux du textile et de l’habillement font fabriquer leurs modèles à moindre coup au Vietnam, les usines de ces secteurs, et de la chaussure tout particulièrement, sont les plus touchées par le phénomène.

Producteur des lignes Clarks, Ecco, Deckers, Rockport, Wolverine ou encore Timberland, Stella International holding n’échappe pas à la règle. Et le climat actuel et les revendications salariales qui l’accompagnent font d’ailleurs redouter aux dirigeants du pays une délocalisation progressive des productions dans d’autres pays d’Asie.