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25 nov. 2020
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Virus: les commerces se préparent à rouvrir, stations de ski et restaurants veulent encore convaincre

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25 nov. 2020

Les commerces se préparent à rouvrir samedi, première étape d'un déconfinement en trois temps dévoilé mardi par Emmanuel Macron, tandis que les secteurs invités à patienter en raison d'un virus encore «très présent» ne s'avouent pas vaincus.


AFP



A l'instar d'autres pays européens, le chef de l'Etat lève les contraintes sur les achats de Noël en rouvrant les commerces dits «non essentiels» (librairies, fleuristes, boutiques de vêtements...), jusqu'à 21h00, avec «des protocoles sanitaires stricts».

« Une décision salutaire et responsable à deux égards... », commente Véronique Discours-Buhot, Déléguée Générale de la FFF. « ... D’un point de vue économique, elle redonne un souffle vital, aussi bien aux commerces fermés jusqu’à maintenant qu’à ceux restés ouverts. Il est utile de rappeler que les commerces restés ouverts ont souffert d’une baisse de trafic et certains accusent aujourd’hui une diminution de 40 à 60% de leur chiffre d’affaires, sans pouvoir prétendre à aucune aide. D’un point de vue sanitaire, l’ouverture d’un week-end supplémentaire avant Noël et l’allongement des plages horaires jusqu’à 21h devraient permettre d’étaler le flux clients au sein des commerces ».


Ces protocoles, négociés avec les professionnels, prévoient notamment de limiter l'affluence dans les magasins à un client pour 8 mètres carrés, contre 4 mètres carrés jusqu'ici.

"Les acteurs du Commerce Coopératif et Associé sont prêts à rouvrir tout en respectant le protocole défini qui se veut rassurant, applicable facilement et protecteurs pour tous" a communiqué ce mercredi la fédération. Les contraintes comprennent notamment le critère de la jauge, personnel non inclus. "Pour les commerces ayant une surface de plus de 400 m², il y aura une obligation de compter à l'entrée le nombre de clients", précise la FCA qui relève aussi que la prise de rendez étant trop contraignante pour bon nombre de commerçants et qu'elle sera facultative.

Pour compenser en partie leur mois de fermeture forcée, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire s'est dit «favorable à l'ouverture des commerces tous les dimanches jusqu'à Noël». Un arrêté préfectoral en ce sens a déjà été pris mercredi pour les commerces de Strasbourg.

Côté professionnel, la pression est forte pour ces ouvertures. La fédération de la franchise a ainsi demandé "à être rassurée sur l’ouverture des dimanches sur les cinq week-ends de décembre et sur le fait que cette mesure puisse être prolongée en janvier sur l’ensemble du territoire, sur décret sans avoir besoin d’autorisation préfectorale".


Si les nouvelles sont réconfortantes pour le commerce, les annonces laissent toutefois perdurer une grande inquiétude pour les restaurants, appelés à patienter jusqu'au 20 janvier, troisième étape de l'allègement des restrictions instaurées en raison de la deuxième vague du Covid-19.

«Ouvrir un peu plus tôt»



Mais le coeur n'est pas à la fête chez les restaurateurs. Au cours de son allocution télévisée, suivie par 29,1 millions de téléspectateurs, Emmanuel Macron a fixé l'horizon d'une réouverture de ce secteur au 20 janvier, leur faisant rater l'importante période des fêtes d'une année 2020 catastrophique jusqu'au bout.

«Malgré nos différents appels, le président a été sourd au désespoir exprimé par nos métiers et il a décidé de condamner tout un pan de l'économie», a déploré Roland Héguy, président de l'Umih, principal syndicat de l'hôtellerie-restauration.
Pour «peut-être ouvrir un peu plus tôt» ce secteur, le président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux s'est déclaré ouvert à ce que les clients soient tenus d'utiliser une application de traçage du type de TousAntiCovid, téléchargée par près de 10 millions de Français.

Elles aussi privées de réouverture pour Noël, alors que la décision n'était attendue que début décembre, les stations de ski espèrent encore pouvoir «infléchir cette position» du gouvernement, a expliqué à l'AFP Jean-Luc Boch, président de l'Association nationale des maires de stations de montagne (ANMSM), comptant sur «une précipitation dans l'annonce du président».

Le déconfinement partiel sera suivi par un couvre-feu à partir du 15 décembre. Mais Emmanuel Macron a appelé les Français à la responsabilité pour les fêtes de fin d'année, les invitant à «tout faire pour éviter une troisième vague, un troisième confinement».

«Repas de Noël en famille mais protégeons les grands-parents», a abondé sur Twitter Rémi Salomon, président de la Commission médicale de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), qui recommande de porter «le masque en dehors du repas» et d'«aérer au moins une fois par heure».

Réclamée notamment par des milliers de fidèles catholiques qui ont manifesté dans tout le pays pour le retour des messes, la réouverture des lieux de culte sera effective ce week-end.

Emmanuel Macron avait évoqué mardi soir une «stricte limite de trente personnes» pour les cultes. Mais la Conférence des évêques de France (CEF, catholiques), «déçue et surprise» par cette jauge, a affirmé mercredi qu'elle allait être augmentée d'ici jeudi. Elle évoque dans son communiqué un «échange téléphonique» mardi soir entre son président Mgr Eric de Moulins-Beaufort et le chef de l'Etat.

«Plus contraignants sur l'isolement»



Dans les prochaines semaines, «il faudra continuer à rester chez soi, à télétravailler quand cela est possible, à renoncer aux réunions privées, aux rassemblements familiaux, à tous les déplacements non nécessaires», a dit le président de la République.

Une prudence globalement approuvée par les Français: selon un sondage Elabe pour BFMTV publié mercredi, 79% soutiennent le principe d'un déconfinement progressif et les deux tiers (64%) approuvent les mesures annoncées.

Alors que la France a franchi mardi la barre des 50.000 décès liés au coronavirus, une campagne de vaccination «massive» mais non obligatoire pourrait débuter «fin décembre début janvier», en commençant par les plus fragiles. La France a, avec l'Union européenne, «sécurisé le nombre de doses» nécessaires, a assuré Emmanuel Macron.

Après les ratés sur les masques et les tests, l'exécutif sait qu'il ne peut échouer sur le sujet des vaccins, d'autant que les sondages montrent une population sceptique sur l'intérêt de se faire vacciner.

«Nous devons être plus contraignants à l'égard de celles et ceux qui ont le virus», a ajouté le chef de l'Etat, appelant le Parlement à prévoir «les conditions pour s'assurer de l'isolement» des cas positifs.

Des discussions sur ce sujet sont «en cours avec les deux chambres» et «des annonces seront faites prochainement par le Premier ministre» Jean Castex, a précisé le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal à l'issue du Conseil des ministres.

«Sans doute faut-il renforcer les contraintes sur les chaînes de contamination»
pour «pouvoir durablement alléger les contraintes qui pèsent collectivement sur les Français», a-t-il avancé, tout en assurant que le gouvernement a «toujours été et restera toujours évidemment extrêmement attachés au secret médical».
Jean Castex tiendra jeudi à 11H00 une conférence de presse afin de détailler les assouplissements annoncés.
Avec AFP

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